VISÉ, Belgique – Ce mercredi 3 décembre 2025, la quiétude matinale d'un quartier résidentiel de Visé, dans la province de Liège, a été brutalement rompue par une fuite de gaz majeure. L'incident, survenu aux alentours de 9h00, a contraint les autorités à mettre en place un périmètre de sécurité étendu, paralysant la circulation et semant l'inquiétude parmi les habitants. Heureusement, grâce à la réactivité des services d'urgence, aucune victime n'est à déplorer, mais les conséquences logistiques ont été considérables.
Un forage malheureux à l'origine du chaos
La fuite de gaz a été causée par des travaux de forage effectués sur la voirie. Selon les premières constatations et les témoignages recueillis sur place, des ouvriers auraient accidentellement percé une conduite de gaz souterraine. L'odeur caractéristique du gaz, rapidement perceptible, a immédiatement alerté les riverains et les travailleurs, déclenchant l'alerte générale.
« Je rentrais à la maison et je vois que tout était bloqué », s’étonne Marc, un habitant de Visé résidant rue des Récollets, qui nous a alertés via le bouton orange de nos confrères de RTL Info, dont nous avons relayé et approfondi les premières informations. « Apparemment, des ouvriers foraient sur place pour l'installation de la fibre optique et ont percé une conduite de gaz juste à côté de chez moi. C'était un peu la panique, tout le monde se demandait ce qui se passait. »
Mobilisation massive des services d'urgence
Dès l'appel d'urgence, la zone de police Basse-Meuse, les services d'incendie de la zone de secours Liège et les techniciens d'ORES, le gestionnaire de réseau de distribution de gaz, ont été déployés en nombre sur le site. Un périmètre de sécurité a été établi autour du point de fuite, englobant plusieurs rues du quartier, notamment la rue des Récollets, la rue de l'Hôpital et une partie de la Place des Martyrs. Les résidents des bâtiments les plus proches du sinistre ont été invités à évacuer préventivement, tandis que d'autres ont été confinés chez eux, fenêtres et portes fermées.
Le Capitaine Jean-Luc Dubois, porte-parole de la zone de secours Liège, a détaillé l'ampleur de l'intervention lors d'un point presse improvisé en début d'après-midi : « Dès notre arrivée, la priorité a été de sécuriser la zone et de mesurer les concentrations de gaz. Le danger d'explosion était réel, il fallait agir vite. Les équipes d'ORES ont travaillé d'arrache-pied pour localiser la vanne de coupure et interrompre l'alimentation en gaz. En parallèle, nos hommes ont procédé à l'évacuation d'une trentaine d'habitations et ont mis en place un dispositif de ventilation. »
La ventilation des lieux s'est avérée être une étape cruciale. « Nous avons dû ventiler les lieux de manière intensive pendant plusieurs heures pour faire chuter les concentrations de gaz à des niveaux sûrs », a précisé le Capitaine Dubois. Des ventilateurs industriels ont été utilisés pour disperser le gaz accumulé dans l'air et éviter toute poche potentiellement explosive, notamment dans les égouts et les caves des habitations environnantes.
Impact sur la vie locale et la circulation
La paralysie du quartier a eu des répercussions importantes sur la vie quotidienne des Visétois. La circulation automobile a été totalement interrompue dans la zone concernée, entraînant des déviations complexes et des embouteillages dans les rues adjacentes. Les commerces locaux ont dû baisser rideau temporairement, et les transports en commun ont vu leurs itinéraires modifiés.
« C'est une journée perdue pour nous », confie Anne, gérante d'une petite boulangerie située juste en dehors du périmètre d'évacuation mais impactée par l'absence de clients et les blocages. « Les gens ne peuvent pas venir, et nous devons jeter une partie de nos produits frais. C'est dommage, surtout à l'approche des fêtes de fin d'année. »
La sécurité des infrastructures urbaines au cœur des préoccupations
Cet incident souligne une nouvelle fois la fragilité des infrastructures urbaines souterraines et les risques inhérents aux travaux de forage en milieu dense. En Belgique, comme dans de nombreux pays européens, le sous-sol des villes est un véritable enchevêtrement de réseaux : conduites de gaz, d'eau, câbles électriques et de télécommunications. Malgré les plans de réseaux et les relevés cartographiques, les erreurs ou les imprévus restent une réalité pour les entreprises effectuant des travaux en profondeur.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l'accident et identifier d'éventuelles négligences. Les autorités devront notamment vérifier si toutes les procédures de sécurité ont été respectées par l'entreprise de forage, si les plans des réseaux étaient à jour et si une détection préalable des conduites a été effectuée correctement.
« Chaque incident de ce type est un rappel à l'ordre sur l'importance de la vigilance et de la coordination entre les entreprises et les gestionnaires de réseaux », a commenté un expert en sécurité industrielle que nous avons contacté. « Des technologies comme le géoradar ou la détection électromagnétique peuvent grandement réduire ces risques, mais leur utilisation doit être systématique et rigoureuse. »
Retour progressif à la normale
En fin d'après-midi, vers 17h00, la situation commençait à se normaliser. Les techniciens d'ORES, après avoir réparé la conduite endommagée, ont procédé aux tests de pression et de détection de fuites. Les concentrations de gaz ayant atteint des niveaux acceptables, le périmètre de sécurité a pu être levé progressivement, et les résidents évacués ont été autorisés à regagner leurs foyers. La circulation a également été rétablie peu avant la tombée de la nuit, mettant fin à près de huit heures de perturbation.
Si la peur a été palpable une partie de la journée, le soulagement est aujourd'hui de mise. Cet événement, qui aurait pu virer à la catastrophe, rappelle l'importance cruciale de la prévention et de la réactivité des services d'urgence face aux aléas des infrastructures modernes.