LASNE, BELGIQUE – En ce 5 décembre 2025, les projecteurs de la justice belge se braquent une nouvelle fois sur Pierre Mévisse, échevin de la commune brabançonne de Lasne. Celui qui occupe des fonctions électives importantes se trouve actuellement dans une posture délicate devant la Cour d'appel, où son recours contre des condamnations pour conduite en état d'ivresse et délit de fuite est examiné. Loin d'espérer un allègement, M. Mévisse fait face à une tournure inattendue et potentiellement dévastatrice pour sa carrière : le parquet a requis une aggravation significative des peines initialement prononcées. Ce rebondissement soulève de nombreuses questions sur la responsabilité des élus et les exigences de la justice.
Un Passé Judiciaire Chargé et un "Troisième Incident" au Centre des Débats
L'affaire Mévisse n'est pas un coup de tonnerre isolé. Elle s'inscrit dans un contexte de condamnations répétées pour des infractions liées à l'alcool au volant, ce qui a déjà terni l'image de l'échevin. La procédure d'appel actuelle cible notamment les jugements relatifs à ce que les sources judiciaires ont qualifié de « troisième incident », survenu le 26 décembre 2024.
Les faits du 26 décembre 2024 : délit de fuite et dénégations
Selon les informations initialement rapportées par DHnet et confirmées par les éléments du dossier, les faits remontent à la soirée du 26 décembre de l'année précédente. Dans la Grand-Rue du Double Ecot, une artère de Lasne, un accrochage a eu lieu impliquant deux véhicules. L'un d'eux était conduit par Pierre Mévisse. Plutôt que de rester sur les lieux pour établir un constat ou s'assurer de l'état des autres personnes impliquées, l'échevin aurait quitté la scène, un geste qui lui a valu la prévention de délit de fuite.
Interpellé ultérieurement, M. Mévisse a déclaré qu'il revenait d'un repas de chasse. Concernant sa consommation d'alcool, il aurait affirmé n'avoir « rien bu », une déclaration qui, au vu des condamnations précédentes pour conduite en état d'ivresse, a été accueillie avec scepticisme par l'accusation et le tribunal de première instance.
La Procédure en Première Instance et le Choix de l'Appel
Suite à ces incidents répétés, et plus particulièrement après celui du 26 décembre 2024, Pierre Mévisse avait été condamné en première instance, probablement au cours du printemps ou de l'été 2025. Les peines infligées couvraient la conduite en état d'ivresse – une infraction récurrente dans son cas – et le délit de fuite, une charge particulièrement grave qui témoigne d'un manquement flagrant au devoir de citoyenneté et de responsabilité, d'autant plus pour un élu.
Face à ces condamnations, M. Mévisse a choisi d'interjeter appel, une démarche légale visant à faire réexaminer sa situation par une juridiction supérieure. Cette décision était sans doute motivée par l'espoir d'obtenir une réduction des peines, voire une révision de certains chefs d'accusation. Cependant, cette stratégie semble aujourd'hui se retourner contre lui.
La Réquisition du Parquet : Un Durcissement Inattendu
L'audience en appel, qui se tient en cette fin d'année 2025, a été le théâtre d'une réquisition ferme et sans équivoque de la part du parquet. Plutôt que de confirmer les peines initiales, le représentant du ministère public a expressément demandé à la Cour d'aggraver les sanctions à l'encontre de l'échevin.
Pourquoi une aggravation ? Les arguments du ministère public
- Récidive et non-prise de conscience : Le caractère répété des infractions de conduite en état d'ivresse est un argument majeur. Le parquet souligne l'absence apparente de prise de conscience de la part de l'échevin, malgré les condamnations antérieures.
- Gravité du délit de fuite : Le fait d'avoir fui la scène d'un accident est perçu comme une circonstance aggravante, d'autant plus que cela empêche l'établissement immédiat des faits, y compris d'éventuels tests d'alcoolémie.
- Statut d'élu : La position de Pierre Mévisse en tant qu'échevin de Lasne est également mise en avant. Un élu local est censé incarner l'exemplarité et le respect des lois. Des comportements répétés enfreignant le Code de la route et les principes de responsabilité sapent la confiance du public dans les institutions et leurs représentants.
- Protection de la société : Le parquet insiste sur la nécessité de protéger la sécurité routière et de lancer un message fort contre l'impunité, surtout lorsque des vies sont potentiellement mises en danger.
Les peines requises pourraient inclure des amendes plus lourdes, une interdiction de conduire prolongée, ou même une peine de prison ferme, là où des sursis avaient pu être accordés auparavant.
Quelles Implications pour l'Avenir de Pierre Mévisse ?
La décision de la Cour d'appel, attendue dans les prochaines semaines de ce mois de décembre 2025 ou au début de l'année 2026, aura des répercussions majeures sur l'avenir de Pierre Mévisse.
Conséquences politiques et personnelles
- Crédibilité et Mandat : Une peine aggravée, surtout si elle inclut une peine de prison effective ou une longue interdiction de conduire, rendrait sa position d'échevin intenable. La pression pour une démission volontaire ou forcée deviendrait immense.
- Image Publique : L'affaire a déjà entamé la réputation de M. Mévisse. Une aggravation des peines ne ferait qu'accentuer l'image d'un élu défiant la loi et les attentes de ses concitoyens.
- Exemple pour les Élites : Cette affaire envoie un signal fort sur l'impératif d'exemplarité des personnalités publiques. Le message est clair : nul n'est au-dessus des lois, et la justice peut se montrer particulièrement rigoureuse envers ceux qui sont censés donner l'exemple.
La Justice face à la Responsabilité des Élites
Au-delà du cas personnel de Pierre Mévisse, cette affaire cristallise un débat plus large sur la responsabilité des élus et la manière dont le système judiciaire doit traiter les infractions commises par des personnalités publiques. La requête du parquet pour une aggravation de peine souligne une volonté ferme de ne pas laisser passer des comportements jugés irresponsables, surtout lorsqu'ils sont récurrents et portent atteinte à la sécurité de tous. Les citoyens attendent de leurs représentants une intégrité irréprochable et un respect scrupuleux de la loi.
La Cour d'appel de Bruxelles est désormais en possession de tous les éléments. Sa décision sera scrutée attentivement, non seulement par la population de Lasne, mais aussi par l'ensemble de la classe politique et judiciaire belge. Elle constituera un précédent important dans la jurisprudence concernant la responsabilité des élus locaux face à leurs obligations légales et morales.
EuroMK News continuera de suivre cette affaire et vous tiendra informé du verdict final.