Sclessin en colère : Le Standard rechute lourdement face à Louvain, les sifflets résonnent à nouveau
Liège, Belgique – Ce vendredi 12 décembre 2025 restera gravé dans la mémoire collective des supporters du Standard de Liège, non pas comme le soir d'une confirmation tant espérée, mais comme celui d'une nouvelle désillusion cinglante. Sur leur pelouse de Sclessin, les Rouches, faméliques et sans inspiration, se sont inclinés face à une équipe de Louvain venue jouer son coup avec pragmatisme et efficacité. Au-delà du score, c'est la manière qui a choqué, provoquant une bronca assourdissante et des sifflets qui ont accompagné les joueurs jusqu'aux vestiaires.
Le mirage des deux victoires : une illusion brisée
Il y a encore quelques jours, l'ambiance était à l'optimisme du côté de la Cité ardente. Fort d'un excellent 6/6 en championnat, acquis grâce à des victoires arrachées face à Malines et au Cercle de Bruges, le Standard semblait enfin avoir trouvé un second souffle. Ces succès, si précieux après une période d'instabilité, laissaient espérer une série positive et une remontée progressive au classement. La réception de Louvain ce vendredi soir devait être la passe de trois, le coup d'accélérateur qui aurait définitivement lancé la saison des Liégeois vers les sommets tant convoités des Play-offs. L'entraîneur Vincent Euvrard, qui semblait avoir trouvé la bonne formule, avait pourtant procédé à trois changements significatifs, titularisant notamment Ibrahim Karamoko et Nayel Mehss, dans l'espoir d'apporter fraîcheur et dynamisme à son onze.
Hélas, l'attente fut vaine. Le scénario catastrophe s'est répété, un « bis repetita » qui pèse lourdement sur les épaules des joueurs et de leur encadrement. Loin de la détermination affichée lors des deux précédentes rencontres, le Standard de Liège a présenté un visage pâle, emprunté, dénué de la grinta légendaire qui a fait la réputation du club. Dès les premières minutes, une certaine apathie s'est emparée du jeu liégeois, face à une équipe louvaniste bien organisée et déterminée à ne pas laisser d'espace.
Une performance collective en-deçà de tout
Sur le terrain, la déception fut palpable à chaque instant. Les Rouches ont peiné à construire, à créer du danger, à trouver les décalages nécessaires pour bousculer le bloc défensif adverse. Les transmissions étaient imprécises, les mouvements offensifs manquaient de coordination, et la capacité à réagir aux assauts louvanistes s'est avérée quasi inexistante. Ibrahim Karamoko, dont on attendait un éclair de génie, a semblé se noyer dans un milieu de terrain stérile, tandis que Nayel Mehss n'a pas réussi à imprimer sa marque sur les flancs. Les changements opérés par Euvrard n'ont, à l'évidence, pas eu l'effet escompté, laissant l'impression d'une équipe déséquilibrée et sans repères.
Louvain, de son côté, n'a pas eu besoin de déployer des trésors d'imagination pour prendre l'avantage. Une seule opportunité bien exploitée, fruit d'une erreur défensive ou d'un manque de concentration criant des Liégeois, a suffi à sceller le sort de la rencontre. Ce but, survenu en première mi-temps, a agi comme un véritable coup de massue, accentuant la nervosité et la frustration des joueurs du Standard, incapables de réagir. Les tentatives de réaction en seconde période se sont résumées à des rushs individuels sans lendemain ou à des centres imprécis, rapidement annihilés par une défense adverse solide et sereine.
La fureur de Sclessin : le public rend son verdict
Mais c'est dans les tribunes que la scène la plus marquante de cette soirée s'est jouée. Le public de Sclessin, réputé pour sa fidélité indéfectible et sa passion volcanique, est aussi connu pour son exigence. Et cette exigence a été bafouée. La frustration, qui couvait depuis de longues minutes, a éclaté au coup de sifflet final. Les sifflets ont commencé timidement, puis se sont amplifiés, devenant un grondement assourdissant qui a accompagné chaque joueur dans sa retraite vers les vestiaires. Ce n'était pas un simple mécontentement, c'était une véritable bronca, le signe d'une patience à bout et d'une lassitude profonde face aux performances en dents de scie de leur équipe.
Les supporters du Standard ont vu trop de saisons décevantes ces dernières années. Alors qu'ils commençaient à peine à rêver d'un retour aux premiers plans après ce 6/6 qui ravivait la flamme des espoirs européens pour 2026, cette défaite à domicile face à un adversaire a priori à leur portée agit comme un rappel brutal à la réalité. Les sifflets de ce vendredi soir ne sanctionnent pas seulement un match, mais une accumulation de frustrations, de promesses non tenues et d'un sentiment que le club n'arrive pas à se stabiliser.
Quelles perspectives pour Vincent Euvrard et son groupe ?
La pression sur Vincent Euvrard s'intensifie considérablement. Arrivé avec la mission de redresser la barre, il avait réussi à insuffler un semblant de dynamisme, mais cette défaite remet tout en question. Ses choix tactiques et ses changements seront scrutés avec une attention particulière. Les joueurs, quant à eux, devront faire face à cette réaction légitime de leur public. La capacité à rebondir psychologiquement et à retrouver cette « rage de vaincre » si chère aux Liégeois sera cruciale dans les prochaines semaines, à l'approche de la trêve hivernale.
Le chemin vers la rédemption s'annonce semé d'embûches pour les Rouches. Les ambitions européennes s'éloignent un peu plus, et la menace de se retrouver englué dans le ventre mou du classement est plus que jamais présente. Le Standard de Liège, une institution du football belge, se doit de réagir et de montrer un tout autre visage dès sa prochaine sortie. Faute de quoi, les sifflets de Sclessin pourraient bien ne plus être une simple manifestation de colère, mais le prélude à des changements plus profonds.
En cette fin d'année 2025, le Standard est à la croisée des chemins. Le défi est immense : retrouver l'âme d'un club qui a toujours su se relever, et regagner la confiance d'un public qui ne demande qu'à vibrer à nouveau pour ses couleurs.