Bruxelles, le 15 décembre 2025 – La Belgique pleure l'une de ses voix les plus iconiques. Roger Laboureur, le journaliste sportif dont les 'Goal, goal, goal' ont fait vibrer des générations de téléspectateurs, s'est éteint paisiblement en ce début de mois de décembre 2025, à l'âge de 90 ans. Il laisse derrière lui un héritage immense dans le paysage audiovisuel belge et une collection d'anecdotes qui témoignent de sa personnalité chaleureuse et de son parcours exceptionnel. Parmi elles, une histoire qui continue de fasciner et qui, en ces jours de deuil, prend une résonance toute particulière : celle du jour où le Roi Pelé, le plus grand footballeur de tous les temps, est venu dîner dans son salon.
Monsieur « Goal, goal, goal » : Une voix, une époque
Né en 1935, Roger Laboureur a incarné une forme de journalisme sportif à la fois passionnée, rigoureuse et profondément humaine. Durant des décennies, il a été la voix des plus grands événements footballistiques et sportifs sur la RTBF, bien avant l'avènement des chaînes sportives multiples et de l'hyper-spécialisation. Son style, reconnaissable entre mille, était un mélange savant d'enthousiasme communicatif, d'analyse pertinente et d'un phrasé inimitable qui faisait de chaque match un véritable spectacle radiophonique et télévisuel.
Qui, en Belgique, n'a jamais entendu son célèbre 'Goal, goal, goal !' lorsqu'un ballon trouvait le chemin des filets ? C'était plus qu'une simple exclamation ; c'était la bande-son de la joie collective, le signal instantané que quelque chose d'important venait de se produire sur le terrain. Roger Laboureur n'était pas seulement un commentateur ; il était un conteur, un architecte d'émotions qui savait capter l'essence du sport et la transmettre avec une ferveur contagieuse. Ses reportages, qu'ils concernent le football, le cyclisme ou d'autres disciplines, étaient toujours empreints d'une connaissance approfondie et d'une curiosité insatiable. Il avait cette capacité rare de rendre le sport accessible à tous, des puristes aux néophytes.
L'impensable invitation : Quand Pelé s'assied à table chez Laboureur
Si la carrière de Roger Laboureur est jalonnée de moments mémorables, l'anecdote de la visite de Pelé à son domicile se démarque comme un chapitre presque mythique. L'histoire, souvent évoquée avec un sourire par le principal intéressé lui-même, a de quoi surprendre. Comment le joueur que le monde entier surnommait 'O Rei', adulé sur tous les continents, a-t-il pu se retrouver à partager un repas dans un salon belge, loin des fastes des hôtels cinq étoiles et des protocoles officiels ?
Le secret réside sans doute dans le charme et la simplicité de Roger Laboureur. Selon les récits, cette rencontre insolite remonte à plusieurs décennies, probablement dans les années 1970 ou 1980. Pelé était alors en Belgique pour un match de gala, une promotion, ou une visite officielle, et Roger Laboureur, fort de ses contacts et de sa réputation, avait réussi à obtenir une interview exclusive. Mais l'entretien professionnel s'est transformé en un moment de convivialité inattendu. La légende raconte que la discussion, l'ambiance chaleureuse et l'hospitalité typiquement belge du journaliste ont tellement séduit le 'Roi' qu'il a accepté, sur un coup de tête, une invitation à dîner chez les Laboureur.
Imaginez la scène : le triple vainqueur de la Coupe du Monde, icône planétaire, partageant un repas familial, loin des caméras, au cœur d'un foyer belge. Ce n'était pas une figure publique en représentation, mais simplement Edson Arantes do Nascimento, l'homme derrière la légende, profitant d'un moment d'échange sincère. Les photos, conservées précieusement par Roger Laboureur et parfois partagées, en témoignent : un Pelé souriant, détendu, aux côtés d'un Laboureur visiblement enchanté de recevoir un tel hôte. Cette histoire n'est pas seulement anecdotique ; elle est révélatrice de la capacité de Roger Laboureur à créer des liens authentiques, à dépasser le cadre strict de son métier pour toucher l'humain derrière la célébrité.
Une amitié au-delà du terrain, réunie au paradis des footeux
Cette anecdote prend une signification poignante en ce mois de décembre 2025. Il y a tout juste trois ans, en décembre 2022, le monde entier pleurait la disparition de Pelé. Aujourd'hui, c'est Roger Laboureur qui rejoint son ami 'O Rei' dans ce que beaucoup aiment appeler le 'paradis des footeux'. Une image forte et émouvante, celle de deux hommes, l'un magicien du ballon, l'autre magicien des mots, réunis par une passion commune et un respect mutuel.
La relation entre un journaliste et un sportif de légende est souvent faite de distance, de questions-réponses et de l'admiration du premier pour le second. Dans le cas de Roger Laboureur et Pelé, cette distance a été abolie, le temps d'une soirée, transformant un simple rapport professionnel en une rencontre humaine mémorable. C'est cette dimension qui confère à cette histoire sa valeur inestimable et qui illustre la personnalité unique de Laboureur : accessible, passionné, capable d'inspirer confiance et de briser les barrières.
L'héritage d'une passion inaltérable
Au-delà de cette anecdote fabuleuse, l'héritage de Roger Laboureur est celui d'un homme qui a dédié sa vie au sport et à sa transmission. Il a vu évoluer le journalisme sportif, passant de l'ère des images en noir et blanc aux retransmissions en haute définition, mais il a toujours conservé l'essence de son métier : informer, émouvoir et partager. Ses commentaires, ses analyses et son enthousiasme ont marqué des générations de supporters belges, qu'ils soient fervents du Standard de Liège, du RSC Anderlecht, ou des Diables Rouges.
Le sport, pour Roger Laboureur, était un vecteur d'unité et de joie. Il savait que derrière chaque match, chaque performance, il y avait des histoires humaines à raconter. Et c'est avec cette conviction qu'il a mené sa carrière, laissant une empreinte indélébile. Son départ, en cette fin d'année 2025, nous rappelle la fragilité de la vie, mais aussi la puissance des souvenirs et des voix qui nous ont accompagnés. La Belgique perd un grand monsieur, un professionnel hors pair, mais son 'Goal, goal, goal' résonnera encore longtemps dans nos mémoires, un écho vibrant de sa passion éternelle.
Ciao, Roger ! Merci pour les émotions, les rires et les innombrables 'Goal, goal, goal' qui ont rythmé nos vies sportives. Que votre repos soit à la hauteur de la légende que vous avez été.