mardi 16 décembre 2025
Droit de Manifester à Liège : Willy Demeyer Clarifie la Controverse sur la Redevance de 55€ et Admet une « Erreur de Procédure »
Politique

Droit de Manifester à Liège : Willy Demeyer Clarifie la Controverse sur la Redevance de 55€ et Admet une « Erreur de Procédure »

Le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer, a apporté ce dimanche 14 décembre 2025 des précisions cruciales concernant la redevance de 55 euros imposée aux organisateurs de manifestations. Au cœur d'une vive polémique depuis plusieurs semaines, cette taxe est désormais mise en question par la Ville elle-même, qui reconnaît une « erreur de procédure » dans son application. Un revirement qui suscite à la fois soulagement et interrogations sur l'avenir du droit de rassemblement dans la Cité ardente.

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Liège Face à la Tempête : La Redevance de 55€ au Cœur des Débats

Liège, Belgique – La Cité ardente a été le théâtre d'une intense controverse politique et sociale ces dernières semaines de l'automne 2025. Au cœur des discussions enflammées : une redevance de 55 euros exigée des organisateurs de manifestations sur le territoire communal. Une mesure qui, perçue par beaucoup comme une entrave au droit fondamental de manifester, a provoqué une levée de boucliers généralisée, mobilisant associations de défense des libertés publiques, syndicats et partis d'opposition.

Face à la pression grandissante et à une situation devenue intenable, le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer (PS), a pris la parole ce dimanche 14 décembre 2025 pour apporter des éclaircissements très attendus. Sa déclaration marque un tournant significatif dans ce dossier brûlant, puisque la Ville admet désormais une « erreur de procédure » concernant l'application de ce règlement controversé.

Genèse d'une Mesure Contestée : Le Règlement Municipal de Mai 2025

La redevance en question découle d'un règlement communal adopté par le conseil de Liège en mai 2025. Officiellement, cette mesure visait à couvrir une partie des frais administratifs liés à l'organisation et à la gestion des manifestations sur l'espace public, incluant les coûts de sécurité, de nettoyage et de gestion logistique. Les autorités communales arguaient de la nécessité de mutualiser les charges pour les contribuables liégeois et d'assurer une meilleure organisation des événements.

Initialement, l'introduction de cette taxe était passée relativement inaperçue, se cantonnant à des communications discrètes et à son application pour des événements de moindre ampleur. Cependant, à mesure que l'automne avançait et que des mouvements sociaux plus importants et politiquement sensibles commençaient à se planifier pour les mois de novembre et décembre 2025, la réalité de cette redevance a brutalement émergé. De nombreux organisateurs, confrontés à cette exigence financière pour l'exercice d'un droit constitutionnel, ont rapidement exprimé leur indignation.

La Vague de Protestation : Quand la Démocratie a un Prix

La polémique a éclaté au grand jour en novembre 2025. Des organisations de défense des droits de l'homme, telles que la Ligue des Droits Humains, ont fustigé une mesure qu'elles qualifiaient de « taxe sur la démocratie », une atteinte directe à la liberté d'expression et au droit de réunion pacifique, des principes inscrits dans la Constitution belge et la Convention européenne des droits de l'homme.

Les critiques ont souligné plusieurs points:

  • Violation des Libertés Fondamentales : Le droit de manifester est un pilier de toute démocratie. Le subordonner à une redevance financière, même modeste, est perçu comme une barrière, particulièrement pour les groupes moins nantis ou les mouvements spontanés.
  • Effet Dissuasif : La crainte était que cette taxe n'ait un effet dissuasif, décourageant les citoyens et les associations de faire entendre leur voix dans l'espace public.
  • Inégalité : La mesure risquait de créer une inégalité entre les organisateurs, favorisant les grandes organisations dotées de moyens financiers et pénalisant les plus petits collectifs.
  • Précédent Dangereux : De nombreux observateurs craignaient qu'une telle pratique à Liège ne fasse jurisprudence et ne soit adoptée par d'autres villes belges, créant un patchwork de régulations locales potentiellement liberticides.

La scène politique locale et régionale s'est également emparée du dossier. Des partis d'opposition comme le PTB et Ecolo ont interpellé le collège communal, exigeant l'abrogation pure et simple de la redevance, la qualifiant d'« inconstitutionnelle » et d'« anti-démocratique ».

Willy Demeyer Apporte des Précisions : La Reconnaissance d'une « Erreur de Procédure »

C'est donc dans ce climat de tension que Willy Demeyer est sorti du silence ce dimanche 14 décembre 2025. Le bourgmestre, figure emblématique de la politique liégeoise, a tenu à tempérer la situation en reconnaissant qu'une « erreur de procédure » avait entaché l'adoption ou l'application du règlement sur la redevance.

Sans entrer dans les détails précis de la nature juridique de cette erreur – s'agit-il d'un vice de forme, d'un manque de base légale suffisante, ou d'une contradiction avec une norme supérieure ? – le bourgmestre a indiqué que la Ville allait procéder à un examen approfondi de la situation. Cette déclaration ouvre la voie à une potentielle suspension ou même à une abrogation du règlement, en tout cas dans sa forme actuelle.

M. Demeyer a réaffirmé l'attachement de la Ville de Liège aux libertés fondamentales, insistant sur le fait que la redevance n'avait jamais eu pour objectif de museler la contestation, mais bien de permettre une gestion plus équitable des coûts publics liés aux manifestations. Il a également exprimé sa volonté d'ouvrir le dialogue avec les différentes parties prenantes pour trouver une solution qui concilie le droit de manifester avec la nécessité d'assurer l'ordre public et la bonne administration.

Quelles Conséquences et Quelles Réactions à la Déclaration du Bourgmestre ?

La reconnaissance d'une erreur de procédure par la Ville de Liège est perçue comme une première victoire pour les défenseurs des libertés. Cependant, les réactions immédiates sont nuancées :

  • Soulagement Cautieux : De nombreuses associations et syndicats saluent la démarche de clarification, mais attendent des actes concrets. La suspension immédiate de l'application de la redevance, le temps de la révision, est unanimement réclamée.
  • Exigence d'Abrogation : Pour une partie de l'opposition et des militants, la suspension ne suffira pas. Ils exigent l'abrogation pure et simple d'une mesure jugée fondamentalement contraire à l'esprit démocratique.
  • Questions sur la Procédure : Des questions subsistent quant à la nature exacte de l'erreur et aux responsabilités. Comment un tel règlement a-t-il pu être adopté en mai 2025 sans que cette erreur ne soit détectée plus tôt ? Cela soulève des interrogations sur la rigueur des procédures administratives et juridiques au sein de la Ville.

La balle est désormais dans le camp du collège communal de Liège. La reconnaissance de l'erreur met la Ville sous pression pour agir rapidement. Un processus de révision du règlement, potentiellement accompagné de consultations publiques, semble inévitable. L'enjeu est de taille : il s'agit non seulement de corriger une erreur administrative, mais aussi de restaurer la confiance des citoyens dans la capacité de leur ville à garantir l'exercice des droits démocratiques fondamentaux sans entraves financières.

Perspectives : Liège, un Exemple pour la Belgique ?

Cette affaire liégeoise, très suivie au niveau national, pourrait servir de cas d'étude et, potentiellement, de jurisprudence. Alors que d'autres villes belges et européennes expérimentent diverses approches pour gérer l'espace public et les manifestations, l'exemple de Liège rappelle la vigilance constante requise pour préserver les libertés publiques face aux impératifs administratifs et financiers. La manière dont la Ville de Liège résoudra cette controverse sera scrutée attentivement et aura des répercussions bien au-delà des frontières de la Cité ardente en ce mois de décembre 2025.

Photo by Taras Khimchak on Unsplash

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