Bruxelles, le 3 décembre 2025 – Tandis que la guerre en Ukraine approche de sa quatrième année, le Président Volodymyr Zelensky a de nouveau martelé son exigence catégorique : la fin du conflit doit être totale, excluant toute « pause » qui ne ferait que bénéficier à l'agresseur. Cette déclaration intervient dans un contexte de recrudescence des hostilités en novembre 2025 et de tentatives diplomatiques de haut niveau, marquant un moment décisif pour l'avenir de la sécurité européenne.
La Position Inébranlable de Kiev : Pas de Respiration pour l'Agresseur
Depuis le début de l'invasion à grande échelle en février 2022, la rhétorique de Kiev a été constante : la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine ne sont pas négociables. La récente prise de parole de Volodymyr Zelensky, diffusée ce début décembre 2025, a réaffirmé avec force cette doctrine. « Nous ne voulons pas d'une pause qui permettrait à la Russie de se regrouper, de se réarmer et de revenir plus forte », a déclaré le président ukrainien, soulignant la leçon tirée des précédents accords de cessez-le-feu qui, selon Kiev, n'ont fait que geler le conflit sans en apporter la résolution.
Pour Zelensky, une « pause » est synonyme de reconnaissance tacite des gains territoriaux russes et d'une acceptation de la violence comme outil diplomatique. L'Ukraine exige un retrait complet des troupes russes de tous les territoires ukrainiens, y compris la Crimée et les régions occupées depuis 2014, avant toute discussion sur une paix durable. Cette ligne rouge est au cœur de la stratégie ukrainienne, qui refuse de voir son peuple sacrifié pour un répit temporaire et potentiellement illusoire.
Novembre 2025 : Une Intensification Sanglante
Les mots de Zelensky résonnent d'autant plus fort que le mois de novembre 2025 a été l'un des plus destructeurs en termes de frappes russes. Selon les données compilées par les services de renseignement ukrainiens et confirmées par des observateurs internationaux, la Russie a lancé un nombre effarant de missiles et de drones – pas moins de 5 660 – sur l'Ukraine au cours du seul mois dernier. Cette intensification des attaques ciblait non seulement des infrastructures militaires, mais aussi des villes, des centrales énergétiques et des infrastructures civiles vitales, provoquant d'immenses souffrances humaines et des dégâts considérables.
Ces frappes massives, qualifiées par Kiev de « terreur délibérée », visent à briser le moral de la population ukrainienne et à paralyser son économie. Elles rappellent la brutalité continue du conflit et renforcent la conviction de Zelensky qu'une simple « pause » ne ferait que donner à Moscou le temps de préparer de nouvelles vagues d'agression. Les civils paient le prix fort de cette escalade, confrontés à des coupures d'électricité, de chauffage et d'eau en plein hiver, exacerbant une crise humanitaire déjà profonde.
Le Ballet Diplomatique : Witkoff au Kremlin
C'est dans ce contexte tendu que la diplomatie tente de s'activer. Mardi soir, le président russe Vladimir Poutine a accueilli au Kremlin l'émissaire américain Steve Witkoff. Cette rencontre, entourée d'une discrétion calculée, visait à discuter du plan de Washington pour tenter de mettre fin à la guerre. Si les détails de ce plan restent confidentiels, il est largement spéculé qu'il propose une feuille de route pour une désescalade, potentiellement un cessez-le-feu temporaire comme première étape, suivie de négociations plus larges sur le statut des territoires occupés et la sécurité européenne.
- Steve Witkoff : Un vétéran de la diplomatie américaine, connu pour sa capacité à gérer des dossiers complexes et sensibles. Sa présence au Kremlin envoie un signal clair de l'engagement des États-Unis à trouver une solution, même si les chances de succès restent incertaines.
- Le plan de Washington : Il est probable qu'il cherche à équilibrer les préoccupations de sécurité de l'Ukraine et la nécessité d'éviter une escalade incontrôlable, tout en essayant de trouver un terrain d'entente, même minimal, avec Moscou.
La question centrale reste la divergence fondamentale entre les attentes de Kiev et celles de Moscou. Le Kremlin a toujours conditionné un cessez-le-feu à la reconnaissance des « nouvelles réalités territoriales », ce qui est inacceptable pour l'Ukraine et la plupart de ses alliés occidentaux.
Les Enjeux d'une Pause Contre une Fin Véritable
Le débat sur une « pause » ou une « fin » de la guerre met en lumière des enjeux géopolitiques et moraux cruciaux :
- La crédibilité du droit international : Accepter une pause qui figerait les lignes de front actuelles reviendrait pour beaucoup à légitimer l'agression et les annexions illégales, créant un précédent dangereux pour d'autres conflits.
- La sécurité de l'Ukraine : Une trêve sans garanties solides et sans retrait russe laisserait l'Ukraine vulnérable à de futures attaques, minant sa capacité à reconstruire et à se développer.
- L'unité occidentale : Maintenir un front uni parmi les alliés de l'Ukraine est essentiel. Cependant, la fatigue de la guerre et les pressions économiques pourraient pousser certains à considérer des solutions moins ambitieuses que celles prônées par Kiev.
Les États-Unis, en tant que principal soutien de l'Ukraine, se trouvent dans une position délicate, devant concilier leur engagement envers Kiev avec la nécessité de gérer une désescalade potentielle et d'éviter un conflit plus large avec une puissance nucléaire.
Perspectives pour Décembre 2025 et Au-delà
Alors que décembre 2025 débute, le paysage de la guerre en Ukraine est marqué par une profonde incertitude. Les positions sont claires : Zelensky exige une fin complète et inconditionnelle, tandis que Poutine continue sa stratégie de pression militaire et diplomatique. La mission de Steve Witkoff est une tentative de sonder les possibilités d'une issue, mais elle se heurte à des murs de méfiance et des exigences irréconciliables.
Les prochains jours et semaines seront déterminants. La communauté internationale observe avec anxiété si la diplomatie, même discrète, peut trouver une brèche dans l'impasse, ou si l'intensification des combats et la résilience ukrainienne dicteront le cours d'un conflit qui continue de redessiner la carte géopolitique mondiale. Pour l'heure, la voix de Zelensky est claire : l'Ukraine ne cèdera pas à l'illusion d'une pause, mais se battra pour une paix juste et durable, en exigeant la fin réelle et totale de la guerre.