WASHINGTON D.C. – Ce vendredi 5 décembre 2025, la FIFA a créé l'événement à Washington, non seulement par le tirage au sort tant attendu des phases de groupes de la Coupe du monde 2026, mais aussi par une annonce qui a sidéré la planète : l'attribution du tout premier « Prix de la Paix » de l'organisation à l'ancien président des États-Unis, Donald Trump. Une distinction qui, loin de susciter l'unanimité, a immédiatement plongé l'instance dirigeante du football mondial dans une nouvelle tempête de controverses, faisant passer le prestige de la récompense pour une embarrassante provocation.
Une Cérémonie sous les Projecteurs, une Décision sous le Feu des Critiques
L'atmosphère était électrique hier soir dans la capitale américaine. Tandis que les yeux du monde entier étaient rivés sur les balles déterminant le destin des nations pour le Mondial 2026, l'instant le plus marquant, et de loin le plus clivant, fut l'apparition de Donald Trump sur scène. Accueilli par le président de la FIFA, Gianni Infantino, il a reçu, sous les applaudissements d'une partie de l'assistance et les murmures incrédules d'une autre, le tout premier « Prix de la Paix » de l'organisation. Un moment retransmis en direct à des millions de foyers, et qui a instantanément déclenché un tsunami de réactions sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Pour beaucoup d'observateurs, la scène relevait de l'absurde. Comment une organisation qui prétend incarner les valeurs d'unité et de fair-play pouvait-elle honorer une figure aussi polarisante et controversée que l'ancien locataire de la Maison Blanche ? Les analystes politiques et sportifs, les défenseurs des droits humains et une grande partie du public se sont immédiatement interrogés sur les motivations réelles de la FIFA derrière cette initiative sans précédent.
Le Palmarès Controversé du Récipiendaire
Donald Trump et la Paix : Un Contraste Évident
Le choix de Donald Trump comme premier lauréat de ce prix, dont les critères précis restent flous, défie l'entendement pour de nombreux. Son mandat présidentiel (2017-2021) a été marqué par une rhétorique souvent incendiaire, des politiques migratoires jugées brutales, le retrait des États-Unis d'accords internationaux cruciaux comme l'Accord de Paris sur le climat et l'accord sur le nucléaire iranien, ainsi que des tensions diplomatiques exacerbées avec plusieurs pays et alliés traditionnels. La promotion de la paix, de la réconciliation et de l'unité internationale ne figure pas, aux yeux de ses détracteurs, parmi les héritages les plus manifestes de son administration.
Les organisations de défense des droits humains ont été parmi les premières à réagir avec véhémence, rappelant les multiples critiques formulées à l'encontre de l'ancien président concernant ses déclarations sur les minorités, sa gestion des manifestations et son penchant pour la confrontation. « Quel message la FIFA envoie-t-elle au monde en honorant une personnalité dont les actions et les paroles ont souvent semé la discorde plutôt que la paix ? C'est un affront à tous ceux qui luttent réellement pour la réconciliation », a fustigé un porte-parole d'Amnesty International dans un communiqué publié ce matin.
La FIFA : Une quête de Rédemption ou une fuite en avant ?
Cette décision intervient alors que la FIFA tente de restaurer son image, lourdement entachée par des scandales de corruption retentissants au cours de la décennie passée. Depuis les arrestations de 2015 et la destitution de Sepp Blatter, l'organisation, sous la houlette de Gianni Infantino, a promis transparence et exemplarité. Pourtant, de nouvelles polémiques ont régulièrement éclaté, notamment autour de l'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar, où les conditions de travail des ouvriers migrants ont été dénoncées avec force par de multiples enquêtes et rapports.
Créer un « Prix de la Paix » pourrait s'inscrire dans une stratégie visant à redorer le blason de l'organisation, à se positionner comme un acteur engagé pour le bien commun. Mais le choix de Donald Trump sape cette ambition dans l'œuf. « On dirait que la FIFA a un don pour se tirer une balle dans le pied, » ironise un éditorialiste du Guardian ce samedi. « Après les milliards dépensés pour le Mondial qatari et les accusations persistantes, ils décident d'honorer la figure la plus controversée de la politique mondiale récente. C'est une insulte à l'intelligence de tous. »
Un Précédent Dangereux pour la Diplomatie Sportive
Cette distinction soulève des questions fondamentales sur l'intersection entre le sport, la politique et la diplomatie. La FIFA a toujours affirmé sa neutralité politique, un principe régulièrement bafoué par ses actions et ses alliances. En décernant un tel prix à un homme politique d'une telle envergure et à l'héritage si disputé, l'organisation s'immisce profondément dans l'arène politique mondiale, envoyant un signal potentiellement dévastateur.
De nombreux acteurs de la société civile craignent que ce « Prix de la Paix » ne devienne un simple instrument de légitimation pour des figures politiques controversées, ou pire, un outil de complaisance pour obtenir des faveurs politiques en vue de futurs événements ou d'investissements. Les critiques fusent également sur l'absence d'un processus de sélection clair et transparent, ajoutant à l'opacité perçue de cette décision.
La crédibilité des prix honorifiques est en jeu. Alors que des organisations reconnues comme le Comité Nobel s'efforcent de maintenir l'intégrité de leurs distinctions, la FIFA semble avoir agi de manière hâtive et politiquement opportune, au risque de dévaluer le concept même de « paix » qu'elle prétend vouloir promouvoir.
Quel Avenir pour le « Prix de la Honte » de la FIFA ?
Alors que le tirage au sort de la Coupe du monde 2026 s'est achevé, les discussions ne portent plus uniquement sur les groupes de la mort ou les affiches alléchantes, mais sur cette décision incompréhensible de la FIFA. L'onde de choc est planétaire et les répercussions pourraient être durables. Des voix s'élèvent déjà pour exiger des explications, voire le retrait de cette distinction. Les sponsors de la FIFA pourraient également être mis sous pression pour réévaluer leur partenariat avec une organisation dont les valeurs semblent de plus en plus éloignées de celles qu'ils souhaitent véhiculer.
Le « Prix de la Paix » de la FIFA, censé célébrer l'harmonie et l'unité, est en passe de devenir le « prix de la honte », une tache indélébile sur le maillot déjà pas immaculé de l'institution. Au lieu d'apporter la paix, il a semé la discorde, la stupeur et une profonde déception. L'année 2025 s'achève sur une note amère pour le football mondial, contraint une fois de plus de s'interroger sur la boussole morale de ses dirigeants.