Mondial 2026 : Le retour de Trump plonge l'organisation dans le chaos, entre visas bloqués et matchs menacés
Bruxelles, le 4 décembre 2025 – À l'approche du coup d'envoi du plus grand événement sportif mondial, la Coupe du Monde de la FIFA 2026, l'effervescence habituelle cède la place à une anxiété croissante. Alors que les États-Unis s'apprêtent à accueillir la majeure partie des 104 rencontres de ce Mondial élargi à 48 équipes – 82 matchs sur le sol américain contre 11 au Canada et 11 au Mexique – l'imprévisibilité de la politique américaine, marquée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche depuis janvier dernier, bouleverse les préparatifs. L'imbroglio des visas et les rumeurs de délocalisation de matchs sont devenus le centre des préoccupations, menaçant de gâcher la fête avant même qu'elle ne commence, comme le rapporte notre source à la RTBF.
Un mur invisible pour les fans : la crise des visas
L'une des principales pierres d'achoppement réside dans le durcissement des politiques migratoires de l'administration Trump, qui a ravivé le spectre de l'« America First ». Des centaines de milliers de spectateurs étrangers sont attendus, mais l'accès au territoire américain est devenu un véritable parcours du combattant. Les services d'immigration américains, sous la pression de la nouvelle doctrine présidentielle, ont intensifié les procédures de « vetting extrême ».
- Délais allongés et refus en hausse : Les demandes de visas se heurtent à des délais de traitement sans précédent. Des témoignages affluent de fans du monde entier, notamment d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Amérique du Sud, dont les rendez-vous consulaires sont repoussés de plusieurs mois, voire annulés. Les taux de refus sont en nette augmentation, souvent sans explication claire, laissant des supporters désemparés qui avaient déjà investi dans des billets d'avion et des réservations d'hôtel.
- Impact économique : Cette situation n'affecte pas seulement les rêves des fans. Les économies locales des villes hôtes – de Los Angeles à New York, en passant par Dallas et Miami – qui misaient sur un afflux touristique massif, sont déjà sous tension. Hôtels, restaurants, entreprises de transport et commerces de souvenirs redoutent des annulations massives, estimant les pertes potentielles à des milliards de dollars. « C'est une catastrophe économique annoncée si la situation ne s'améliore pas », alerte un représentant de la Chambre de commerce de Kansas City.
- Équipes et personnel : L'incertitude ne concerne pas uniquement les supporters. Les délégations officielles, le personnel de soutien des équipes, les journalistes et même certains volontaires internationaux peinent à obtenir les autorisations nécessaires, faisant planer le doute sur la logistique même de l'événement. FIFA, en collaboration avec les organisateurs locaux, est en négociation constante avec les autorités américaines pour tenter de fluidifier ces processus, mais les progrès sont lents et souvent contredits par des directives présidentielles inattendues.
Des matchs en péril : la menace de la délocalisation
Au-delà de la crise des visas, l'ombre du déplacement de matchs plane sur le Mondial. Les déclarations incisives du Président Trump concernant la participation de certaines nations ou la sécurité dans des zones spécifiques ont créé un climat d'instabilité. Plusieurs sources proches de la FIFA, citées par des médias européens, évoquent des plans d'urgence pour relocaliser des rencontres vers le Canada et le Mexique, les co-hôtes, si la situation devenait intenable aux États-Unis.
- Raisons possibles : Les motivations derrière une telle décision pourraient être multiples : des problèmes de sécurité liés à des restrictions d'entrée pour certaines populations, des menaces de protestations massives, ou des décisions politiques unilatérales américaines jugées incompatibles avec l'esprit d'ouverture de la Coupe du Monde. La simple évocation de ces scénarios crée une pression énorme sur les organisateurs et les villes hôtes.
- Capacité des co-hôtes : Le Canada et le Mexique ont confirmé leur capacité à accueillir un nombre accru de matchs si nécessaire. Cependant, une telle manœuvre logistique à six mois du coup d'envoi serait sans précédent. Il faudrait revoir les plans de transport, d'hébergement, de sécurité et de billetterie à une échelle colossale, engendrant des coûts supplémentaires astronomiques et une confusion généralisée. « Le passage de 11 à 20 ou 30 matchs serait un défi titanesque, mais nous sommes prêts à aider pour sauver le tournoi », a déclaré une source du comité d'organisation mexicain.
- Réaction de la FIFA : Le président de la FIFA, Gianni Infantino, s'est montré particulièrement discret sur ces rumeurs, préférant des déclarations apaisantes. En coulisses, cependant, la tension est palpable. L'organisation mondiale craint un précédent fâcheux qui entacherait l'image du football international et de ses événements phares. Elle multiplie les réunions d'urgence avec les représentants des trois pays hôtes, cherchant un terrain d'entente qui concilierait les impératifs politiques américains et l'universalité du football.
Les conséquences d'une présidence imprévisible
L'impact de la présidence Trump sur le Mondial 2026 n'est pas seulement logistique ou financier ; il est profondément symbolique. Le sport, et en particulier la Coupe du Monde, est censé être un vecteur d'unité et de célébration de la diversité. Les politiques protectionnistes et isolationnistes de l'administration américaine semblent en contradiction directe avec ces valeurs.
Les tensions géopolitiques, exacerbées par des positions américaines parfois provocatrices, pourraient se refléter dans l'ambiance même du tournoi. Des voix s'élèvent déjà pour dénoncer une instrumentalisation politique d'un événement qui devrait rassembler. Des analystes politiques suggèrent que cette situation pourrait servir de levier à Donald Trump pour affirmer sa souveraineté nationale, quitte à froisser ses alliés et les institutions internationales.
Quel avenir pour le Mondial de l'unité ?
À l'heure actuelle, la Coupe du Monde 2026 est suspendue à l'équilibre précaire entre les exigences de la politique intérieure américaine et les attentes d'une communauté sportive mondiale. Les six prochains mois seront cruciaux. La FIFA et les co-hôtes devront faire preuve d'une diplomatie et d'une ingénierie logistique exceptionnelles pour naviguer dans ces eaux tumultueuses.
La question reste ouverte : ce Mondial, censé être le plus grand et le plus inclusif de l'histoire, parviendra-t-il à surmonter les obstacles dressés par l'imprévisibilité de la scène politique américaine ? Ou restera-t-il dans les mémoires comme l'édition où le football a été pris en otage par les enjeux géopolitiques ? L'incertitude demeure, laissant le monde du football retenir son souffle alors que l'horloge tourne vers juin 2026.