samedi 6 décembre 2025
Moins de 13 ans sans réseaux, moins de 2 ans sans écrans : Le CSS Trace les Lignes Rouges pour la Santé de nos Enfants
Société

Moins de 13 ans sans réseaux, moins de 2 ans sans écrans : Le CSS Trace les Lignes Rouges pour la Santé de nos Enfants

Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) a rendu publiques, ce jeudi 4 décembre 2025, des recommandations phares pour encadrer l'exposition des jeunes aux écrans et aux réseaux sociaux. Ces directives, attendues avec impatience, préconisent notamment l'absence totale d'écrans avant l'âge de deux ans et une interdiction des plateformes sociales pour les moins de treize ans, marquant un tournant décisif dans la prise en charge de la santé numérique des jeunes générations.

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Le Conseil Supérieur de la Santé pose des jalons cruciaux pour l'enfance numérique

Bruxelles, Belgique – Le paysage numérique de nos enfants est en pleine mutation, et avec lui, les préoccupations sanitaires. C'est dans ce contexte que le Conseil Supérieur de la Santé (CSS), l'organe scientifique consultatif belge, a dévoilé ce jeudi 4 décembre 2025 ses nouvelles recommandations sur l'utilisation des écrans et des réseaux sociaux par les enfants et les jeunes. Ces directives, relayées initialement par des médias de référence comme la RTBF, sonnent comme un appel à la prudence et à la responsabilité collective, traçant des limites d'âge claires et inédites pour préserver la santé physique et mentale des plus jeunes.

Les conclusions du CSS sont sans équivoque : bien que les écrans et les réseaux sociaux fassent désormais partie intégrante de la vie quotidienne, leur usage non régulé peut avoir des conséquences délétères. Une prise de conscience qui s'est accentuée ces dernières années, alimentée par une prolifération d'études et de témoignages sur l'impact de ces technologies sur le développement des enfants et adolescents.

Des Seuils d'Âge Précis pour une Protection Optimale

Au cœur des recommandations du CSS figurent deux seuils d'âge majeurs, fruits d'un travail approfondi mené par un collège d'experts en pédopsychiatrie, neurologie, psychologie du développement et santé publique.

1. Pas d’écran avant l’âge de 2 ans : Le temps de la découverte sensorielle

La première recommandation stipule qu'aucun enfant ne devrait être exposé aux écrans avant d'atteindre son deuxième anniversaire. Cette mesure radicale vise à protéger une période cruciale du développement cérébral. « Les deux premières années de vie sont fondamentales pour l'établissement des connexions neuronales, l'acquisition du langage et le développement des capacités motrices et sensorielles », explique le Dr. Élise Dubois, pédopsychiatre et membre du groupe de travail du CSS, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. « L'exposition précoce aux écrans peut interférer avec ces processus vitaux, réduire les interactions humaines directes et altérer la qualité du sommeil. Un bébé a besoin d'explorer son monde par le toucher, l'odorat, le goût, et le mouvement, non par l'intermédiaire d'une surface lumineuse passive. »

Les experts soulignent que la surexposition précoce est associée à des retards de langage, des troubles de l'attention et des difficultés de régulation émotionnelle. L'environnement familial est ainsi appelé à créer des espaces sans écrans, privilégiant les jeux interactifs, les lectures partagées et les activités en plein air.

2. Pas de réseaux sociaux avant l’âge de 13 ans : Protéger la vulnérabilité psychologique

La seconde recommandation majeure concerne les réseaux sociaux : interdiction d’accès aux plateformes pour les enfants de moins de 13 ans. Cette borne d'âge vise à prémunir les préadolescents des risques inhérents à ces environnements numériques. « L'adolescence est une période de construction identitaire intense, de vulnérabilité psychologique et de quête d'appartenance. Les réseaux sociaux, avec leur culture de la comparaison, de la performance et leur exposition au cyberharcèlement, peuvent avoir des effets dévastateurs sur l'estime de soi et la santé mentale des jeunes », alerte le Professeur Marc Van der Linden, psychologue spécialisé en développement de l'enfant et également contributeur aux travaux du CSS.

Les études récentes, citées par le Conseil, montrent une corrélation entre l'utilisation précoce et excessive des réseaux sociaux et une augmentation des troubles anxieux, de la dépression, des troubles du sommeil et des troubles du comportement alimentaire chez les adolescents. Le CSS insiste sur la nécessité de permettre aux enfants de développer une identité solide et des compétences sociales dans le monde réel avant de les confronter aux pressions et aux pièges du numérique.

Au-delà des Seuils : Éduquer et Accompagner

Si ces deux interdictions marquent les points cardinaux des recommandations, le CSS ne s'arrête pas là. Pour les enfants et adolescents au-delà de ces âges, des lignes directrices claires sont proposées pour un usage sain et responsable :

  • Temps d'écran limité et contrôlé : Définir des plages horaires et une durée maximale quotidienne, adaptées à l'âge, et favoriser des contenus de qualité.
  • Co-visionnage et discussion : Les parents sont encouragés à regarder des contenus avec leurs enfants, à en discuter et à les aider à développer leur esprit critique.
  • Zones sans écrans : Établir des règles claires, comme l'interdiction des écrans dans les chambres ou pendant les repas.
  • Sommeil prioritaire : Éviter toute exposition aux écrans au moins une heure avant le coucher.
  • Éducation aux médias : Sensibiliser les jeunes aux risques (fausses informations, cyberharcèlement, données personnelles) et aux bonnes pratiques d'utilisation.

Un Appel à la Responsabilité Collective

La mise en œuvre de ces recommandations représente un défi de taille qui interpelle l'ensemble de la société. Le CSS ne s'adresse pas uniquement aux parents, mais également aux éducateurs, aux professionnels de la santé, aux concepteurs de technologies et aux pouvoirs publics.

  • Pour les parents : Il s'agit d'un appel à un rôle de médiateur numérique actif, exigeant souvent de revoir leurs propres habitudes. Des outils et des campagnes de sensibilisation seront essentiels pour les accompagner.
  • Pour les écoles : Elles ont un rôle crucial à jouer dans l'éducation aux médias et l'acquisition d'une citoyenneté numérique responsable dès le plus jeune âge.
  • Pour l'industrie technologique : Le CSS exhorte les plateformes et les développeurs à concevoir des applications et des services respectueux du développement de l'enfant, avec des systèmes de vérification d'âge plus robustes et des interfaces moins addictives.
  • Pour les autorités : La réflexion est ouverte sur d'éventuels cadres réglementaires complémentaires pour soutenir ces recommandations, notamment en matière de protection des données et de publicité ciblée envers les mineurs.

Réactions et Perspectives

L'annonce du CSS a été accueillie favorablement par une grande partie de la communauté scientifique et des associations de protection de l'enfance. « Ces recommandations sont un pas audacieux et nécessaire », déclare Marianne Leclerc, présidente de l'association « Enfance Sans Écran ». « Elles donnent des balises claires aux parents et placent la santé de l'enfant au centre du débat, face à un marché du numérique qui souvent l'ignore. »

Cependant, des voix s'élèvent déjà pour souligner les difficultés pratiques d'application dans un monde hyperconnecté. Comment faire respecter ces limites dans des foyers où les écrans sont omniprésents ? Le défi réside désormais dans la capacité de la société à s'emparer de ces directives pour les transformer en actions concrètes et durables.

En cette fin d'année 2025, le Conseil Supérieur de la Santé lance un signal fort : l'avenir de nos enfants ne doit pas être laissé au hasard de la technologie. Une approche proactive et concertée est impérative pour construire un environnement numérique qui soit source d'enrichissement et non de vulnérabilité.

Photo by Prateek Katyal on Unsplash

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