Liège, Belgique – La stupeur est totale. Au cœur d'un mois de décembre 2025 où les enjeux se densifient pour les clubs belges, le Standard de Liège a connu une humiliation retentissante. Mardi soir, sur la pelouse du FCV Dender EH, modeste pensionnaire de la Challenger Pro League, les Rouches ont chuté avec fracas, s'inclinant sur le score de 3-2 et disant adieu à leurs ambitions en Coupe de Belgique. Une élimination précoce et inattendue qui souligne une fébrilité grandissante au sein du club liégeois et jette une ombre épaisse sur la suite de leur saison 2025-2026.
Une Entame Prometteuse, un Faux Sentiment de Sécurité
Le coup d'envoi de ce huitième de finale de la Coupe de Belgique, joué sous une légère bruine hivernale, laissait présager un scénario bien différent. Dès les premières secondes, le match démarre sur les chapeaux de roues et sur une grosse bourde défensive de Dender. Une mauvaise passe de Viltard, le jeune défenseur de Dender, est mal exploitée et le ballon arrive dans les pieds d'Ayensa. Le numéro 10 du Standard, fin renard de surface, ne se fait pas prier et, après une récupération opportuniste, arme une frappe puissante qui trouve le chemin des filets. Moins d'une minute de jeu et les Rouches sont déjà sur orbite. Le scénario rêvé pour un favori face à un outsider.
Ce but rapide aurait dû asseoir la domination du Standard, lui offrant la confiance nécessaire pour gérer la rencontre. Pourtant, au lieu d'enfoncer le clou, les Liégeois semblent se contenter de leur avantage. Le rythme baisse, les passes manquent de précision, et l'intensité collective s'estompe. Dender, sonné par cette ouverture du score précoce, retrouve progressivement ses marques. Portés par leur public et une détermination sans faille, les locaux commencent à se montrer plus audacieux.
La Volonté de Dender et la Fébrilité du Standard
La première période voit Dender égaliser avant la pause. Sur un contre rondement mené, l'ailier droit Van der Heiden, parfaitement lancé, élimine un défenseur avant de glisser le ballon sous le corps du gardien rouche, Gabriel Montfort. 1-1 à la mi-temps, le plan du Standard est déjà mis à mal, et une première alerte retentit. La fébrilité, ce mal insidieux qui semble ronger le Standard depuis plusieurs semaines, commençait à se manifester clairement.
La seconde mi-temps fut le reflet des doutes qui habitent actuellement les joueurs de Marc Dubois. Malgré les ajustements tactiques tentés par l'entraîneur liégeois, le Standard peine à retrouver son jeu. Les milieux de terrain peinent à créer du liant, l'attaque manque de tranchant dans le dernier geste, et la défense, pourtant expérimentée, multiplie les erreurs de placement et de communication. À l'heure de jeu, un coup franc intelligemment joué par Dender permet à leur capitaine, le robuste défenseur central De Ryck, de catapulter le ballon de la tête au fond des filets. Dender mène 2-1, c'est l'incrédulité dans le camp liégeois.
Le Standard tente de réagir, mais cette réaction est désordonnée et précipitée. Les attaques manquent de fluidité, se heurtant souvent à une défense de Dender héroïque et admirablement organisée. Les occasions s'accumulent sans se concrétiser, Ayensa et Dussenne manquant de peu le cadre. Et comme souvent dans ces situations, le couperet tombe une troisième fois. À la 82ème minute, sur une nouvelle perte de balle évitable au milieu de terrain, Dender s'offre un boulevard en contre-attaque. Le jeune attaquant remplaçant, Dries Mertens (sans lien avec son homonyme célèbre), vient crucifier Montfort d'une frappe croisée. 3-1, la messe est dite.
Le but de Djenepo à la 90ème minute, un tir puissant de l'extérieur de la surface, ne changera rien à l'issue du match, si ce n'est d'ajouter une pointe de regret aux supporters liégeois. Le Standard s'incline 3-2, éliminé de la Coupe de Belgique, son objectif le plus réaliste de titre pour la saison 2025-2026 s'envole.
Les Raisons d'une Chute et les Conséquences Désastreuses
Cette élimination n'est pas un simple accident. Elle est le symptôme d'une équipe qui traverse une période difficile. La « fébrilité » dont parle le communiqué de la RTBF, source de l'information, est palpable. Elle se manifeste par :
- Un manque de concentration chronique : Des erreurs individuelles récurrentes, des pertes de balles évitables et un manque de vigilance collective.
- Une inefficacité offensive criante : Malgré une possession de balle souvent supérieure, le Standard peine à concrétiser ses occasions, manquant de tueurs devant le but.
- Une fragilité mentale : Après le premier but encaissé, l'équipe semble paniquer, incapable de retrouver sa sérénité et son plan de jeu initial.
- Des choix tactiques questionnables : Les rotations de l'entraîneur Marc Dubois sont désormais sous le microscope, les remplacements n'ayant pas apporté le second souffle espéré.
La presse sportive, au lendemain de cette débâcle, n'a pas manqué de fustiger la performance des Rouches. « Une Honte pour le Standard » titrait un quotidien liégeois, tandis qu'un autre parlait de « Crise Profonde à Sclessin ». Les supporters, nombreux à avoir fait le déplacement, ont manifesté leur colère et leur déception, certains réclamant déjà la tête de l'entraîneur et de certains dirigeants.
L'Exploit Héroïque du FCV Dender EH
Pendant ce temps, à Dender, c'est l'euphorie. L'entraîneur Frederic Mertens et ses joueurs ont livré une prestation héroïque, faisant preuve d'une discipline tactique exemplaire, d'une solidarité inébranlable et d'une efficacité clinique. Cette victoire, au-delà de l'aspect sportif, est une véritable bouffée d'oxygène pour le club de Challenger Pro League. Elle offre une visibilité sans précédent, une manne financière bienvenue pour les prochains tours, et une confiance décuplée pour le reste de leur championnat, où ils visent le maintien et pourquoi pas, les play-offs.
« C'est la victoire du cœur, de la volonté, et du travail acharné », a déclaré un Frederic Mertens ému après la rencontre. « Mes joueurs ont montré qu'avec du courage, on pouvait renverser des montagnes. C'est une soirée historique pour Dender. »
Quel Avenir pour le Standard ?
Pour le Standard, l'heure est grave. Cette élimination en Coupe de Belgique, objectif majeur après un début de saison 2025-2026 en dents de scie en Jupiler Pro League, pose de sérieuses questions sur l'orientation du club. La direction va devoir faire face à une pression grandissante de la part des supporters et des médias. La trêve hivernale, qui approche à grands pas, devra être mise à profit pour une introspection profonde et des décisions courageuses.
Les prochains matchs de championnat, notamment la réception de Genk et un déplacement périlleux à Charleroi avant la fin de l'année 2025, seront capitaux pour tenter de redresser la barre et éviter que cette crise sportive ne se transforme en crise institutionnelle. La "fébrilité" du Standard doit impérativement laisser place à une réaction d'orgueil, faute de quoi la saison pourrait bien virer au cauchemar.
En cette fin d'année 2025, le football belge retiendra le nom de Dender, qui a su écrire une page glorieuse de son histoire, et celui du Standard, désormais à un carrefour crucial de son existence sportive.