Bruxelles, le 6 décembre 2025 – Alors que l'anticipation monte en flèche à l'approche du tirage au sort des phases de groupes de la Coupe du Monde de la FIFA 2026, qui se tiendra aux États-Unis, au Canada et au Mexique, les discussions vont bon train sur la configuration idéale pour les Diables Rouges. Au cœur de ce débat, une voix autorisée et souvent provocatrice s'est fait entendre : celle de Georges Leekens. L'ancien sélectionneur de la Belgique, dont les passages à la tête de l'équipe nationale (de 1997 à 1999 et de 2010 à 2012) ont marqué l'histoire récente du football belge, a livré à la RTBF son analyse sans concession, plaidant pour un début de tournoi face à un adversaire de taille.

« Toujours mieux de tirer une grande nation » en poules, a affirmé Leekens, défiant la sagesse conventionnelle qui voudrait qu'un parcours plus aisé en début de compétition permette de monter en puissance. Une déclaration qui, en ce mois de décembre 2025, résonne particulièrement alors que les attentes sont toujours élevées pour la sélection belge, désireuse de confirmer son statut sur la scène mondiale après des cycles mémorables.

La Stratégie Leekens : Affronter l'Élite d'Entrée

Pourquoi une telle préférence pour un groupe difficile ? Georges Leekens, réputé pour son pragmatisme et sa vision du football de haut niveau, voit dans un tirage au sort relevé un catalyseur essentiel pour l'équipe. Selon lui, affronter d'emblée un cador mondial offre plusieurs avantages indéniables :

• Fin de la Complaisance : Un adversaire de calibre force une préparation mentale et physique optimale dès le premier jour. Il n'y a pas de place pour la sous-estimation ou le relâchement, souvent pièges fatals face à des équipes réputées "plus faibles" mais capables de créer la surprise.
• Évaluation Immédiate : Mesurer son niveau face à l'élite permet de corriger le tir rapidement. Leekens estime qu'un tel match donne une indication claire des forces et faiblesses de l'équipe sous pression.
• Motivation Accrue : La perspective de se confronter à une "grande nation" galvanise les joueurs et le staff. L'enjeu est immédiat, la concentration maximale, ce qui peut libérer une énergie insoupçonnée.
• Lancement Psychologique : Réaliser une performance solide ou, mieux encore, obtenir un résultat positif contre une équipe majeure dès le début du tournoi peut créer un élan psychologique puissant pour le reste de la compétition.

Cette approche, souvent adoptée par des entraîneurs ayant une longue expérience des tournois majeurs, souligne une philosophie où la confrontation directe avec le haut niveau est perçue non pas comme un obstacle, mais comme une opportunité de croissance et de test ultime. Pour Leekens, dont la carrière de joueur et d'entraîneur fut jalonnée de défis, il s'agit d'une question de mentalité : aborder chaque match avec le respect de l'adversaire, mais sans crainte.

Le Monde a Changé : Du Mondial Français à l'Odyssée Nord-Américaine

Les commentaires de Georges Leekens s'inscrivent également dans une analyse plus large des mutations profondes qu'a connues le football mondial. « Tout a changé depuis », a-t-il souligné, en faisant référence à ses propres expériences à la tête des Diables Rouges. Son passage dans les années 90 l'avait vu diriger l'équipe lors de la Coupe du Monde 1998 en France. « Nous nous étions en France. Juste à côté », se remémore-t-il, évoquant la relative facilité logistique d'alors.

Le contraste avec la prochaine édition est frappant. La Coupe du Monde 2026, co-organisée par « États-Unis, Canada, Mexique… », représente un défi logistique et d'adaptation sans précédent. Pour les équipes, les déplacements seront gigantesques, les fuseaux horaires nombreux et les conditions climatiques variées. « Et puis ici on a énormément de voyages à prévoir, une adaptation aux fuseaux horaires et aux climats bien plus complexe », a-t-il complété, anticipant les difficultés que rencontreront les délégations.

L'élargissement de la compétition à 48 équipes modifie également la dynamique des phases de groupes et le format général. Plus de matchs, plus de voyages, et potentiellement de nouveaux scénarios tactiques pour gérer la fatigue et la profondeur des effectifs. Dans ce contexte, une entrée en matière exigeante pourrait paradoxalement aider les Diables Rouges à se mettre dans le rythme et à s'adapter plus rapidement aux contraintes uniques de ce Mondial nord-américain.

Les Diables Rouges Face à Leur Destin en 2026

En décembre 2025, la Belgique, forte de sa qualification pour cette 23ème édition de la Coupe du Monde, se trouve à un carrefour. La "génération dorée", si elle a connu des moments de gloire et des déceptions, est en pleine transition. De nouveaux talents ont émergé, se mêlant aux cadres expérimentés encore présents. L'équipe actuelle, sous la houlette de son sélectionneur actuel, a montré des signes prometteurs mais doit encore prouver sa capacité à aller au bout dans un tournoi majeur.

Un tirage au sort difficile, avec une "grande nation" comme l'Argentine, le Brésil, la France, l'Allemagne ou l'Espagne, serait un véritable test pour cette formation. Il obligerait l'équipe à se dépasser dès le coup d'envoi et à montrer une résilience et une intelligence tactique à la hauteur des enjeux. Cela pourrait aussi permettre aux joueurs de se forger un mental d'acier, indispensable pour les tours à élimination directe.

L'opinion de Leekens, bien que potentiellement polarisante, met en lumière une facette importante de la psychologie du sport de haut niveau : la volonté de se mesurer aux meilleurs pour s'élever. Plutôt que de redouter l'adversité, il suggère de l'embrasser comme une opportunité de briller.

Anticipation du Tirage au Sort et Au-Delà

Alors que le compte à rebours avant le tirage au sort officiel, prévu pour le début de l'année 2026, s'accélère, les propos de Georges Leekens alimentent inévitablement les conversations dans les cafés et sur les réseaux sociaux. Faut-il craindre un groupe relevé ou, au contraire, l'espérer pour stimuler l'équipe ? Le débat est ouvert.

La Coupe du Monde 2026 promet d'être un événement spectaculaire et sans précédent. Avec l'élargissement à 48 équipes, l'excitation autour de la compétition est décuplée. Pour les Diables Rouges, quel que soit le tirage, l'objectif restera le même : performer, surprendre et, pourquoi pas, écrire une nouvelle page de leur histoire. Mais la perspective d'un "match choc" dès les phases de groupes, comme le suggère l'ancien coach, donne déjà un avant-goût savoureux des joutes à venir.

Les mots de Georges Leekens rappellent que, parfois, le chemin le plus direct vers la gloire passe par les défis les plus ardus. Reste à savoir si le futur groupe des Diables Rouges leur offrira cette opportunité de prouver leur valeur d'entrée de jeu.