Jetons de Présence à Waterloo : La Polémique Budgétaire Qui Agite le Brabant Wallon en Décembre 2025
Braine-l'Alleud, Brabant Wallon – En ce début de mois de décembre 2025, une ligne budgétaire du projet 2026 de l'intercommunale en charge de la gestion de l'emblématique Domaine de la Bataille de Waterloo est devenue le point de cristallisation d'une nouvelle controverse politique. L'allocation de près de 16 500 euros pour des jetons de présence destinés à ses membres a enflammé le débat sur la bonne gouvernance et l'utilisation des fonds publics, plaçant le président du collège provincial du Brabant Wallon, Tanguy Stuckens (MR), et le conseiller provincial Luc D'Hondt (DéFI) au cœur d'un bras de fer médiatisé.
Une Ligne Budgétaire qui Fait Grincer des Dents : 16 474 € pour 2026
C'est une somme précise, 16 474 euros, inscrite au projet de budget 2026 de l'intercommunale gérant le site mémoriel de Waterloo, qui a mis le feu aux poudres. Luc D'Hondt, conseiller provincial pour DéFI, n'a pas caché son étonnement – qu'il qualifie lui-même d'« euphémisme » – en découvrant cette mention. Dans un contexte de tensions budgétaires et d'appels répétés à la prudence dans la gestion des deniers publics, l'apparition de cette somme dédiée aux jetons de présence a immédiatement soulevé des questions quant à sa justification et à son opportunité.
Les jetons de présence sont des indemnités versées aux membres d'un conseil d'administration ou d'un comité pour leur participation aux réunions. Si leur existence est légale et courante dans de nombreuses structures publiques et privées en Belgique, leur montant et leur pertinence sont régulièrement sujets à débat, particulièrement lorsqu'ils concernent des entités financées par le contribuable, et plus encore quand il s'agit d'un site à forte valeur historique et symbolique comme Waterloo.
Le Domaine de la Bataille de Waterloo : Un Symbole au Cœur du Débat
L'intercommunale en question a pour mission la gestion et la valorisation du Domaine de la Bataille de Waterloo, un site qui attire des centaines de milliers de visiteurs chaque année et représente un pan essentiel de l'histoire européenne. Sa gestion implique des enjeux complexes, allant de la conservation du patrimoine à la promotion touristique, en passant par le développement économique local. Les membres de cette intercommunale, souvent des élus locaux ou provinciaux, sont censés veiller à l'intérêt général et à la pérennité de ce lieu emblématique.
La symbolique du lieu ajoute une dimension particulière à la polémique. Pour beaucoup, la gestion d'un tel patrimoine devrait être exemplaire en termes de transparence et de sobriété financière. L'idée que des élus puissent percevoir des jetons de présence pour des réunions liées à la gestion d'un site aussi important est perçue par certains comme une dérive, un détournement de la notion de service public désintéressé.
La Réaction Agacée de Tanguy Stuckens (MR)
Face à la montée des critiques et aux interpellations, Tanguy Stuckens, figure de proue du Mouvement Réformateur dans le Brabant Wallon et président du collège provincial, a réagi avec agacement. Son irritation souligne la pression croissante que subissent les responsables politiques sur les questions de rémunération et de transparence.
S'il n'a pas encore détaillé publiquement tous les arguments de sa défense en ce début décembre 2025, les justifications habituelles pour le maintien de tels jetons de présence reposent souvent sur plusieurs axes :
- Reconnaissance du travail et de l'investissement : Les réunions de ces instances demandent du temps, de la préparation et un engagement personnel significatif de la part des administrateurs. Les jetons de présence seraient une forme de reconnaissance pour cet investissement.
- Compensations des frais et du temps perdu : Les élus, qu'ils soient professionnels ou non, consacrent des heures précieuses à ces missions, parfois au détriment de leur activité professionnelle ou de leur vie privée. Ces jetons peuvent être vus comme une compensation minimale.
- Attirer des compétences : Pour attirer des profils compétents et diversifiés dans ces organes de gestion, une juste rémunération est parfois jugée nécessaire.
- Pratique courante : Il est souvent avancé que ces jetons de présence sont une pratique établie et légale, en vigueur dans de nombreuses autres intercommunales et organismes publics. Les remettre en question pour une seule entité pourrait créer une inégalité de traitement.
Cependant, ces arguments peinent souvent à convaincre une opinion publique de plus en plus exigeante en matière de probité et d'exemplarité des mandataires publics.
Le Débat Plus Large : Éthique, Transparence et Service Public
Cette polémique dépasse largement le cadre spécifique de l'intercommunale de Waterloo. Elle s'inscrit dans un débat plus vaste et récurrent en Belgique concernant l'éthique des élus, la transparence des rémunérations et la conception même du service public.
La question des jetons de présence est souvent liée à celle du cumul des mandats et des rémunérations. Beaucoup estiment que les élus, déjà indemnisés pour leurs fonctions principales (député, conseiller provincial, bourgmestre, etc.), ne devraient pas percevoir de rémunérations supplémentaires pour des mandats dits « dérivés », sauf cas exceptionnels justifiés par un travail lourd et non couvert. Le principe selon lequel un mandat public est avant tout un service rendu à la collectivité, et non une source de revenus multiples, est de plus en plus défendu.
Les enjeux de la transparence sont également cruciaux. La facilité avec laquelle une somme de près de 16 500 euros a pu être inscrite dans un budget sans justification immédiate visible pour le public soulève des questions sur la clarté des comptes et la traçabilité des dépenses. Les citoyens, en tant que contribuables, aspirent à une plus grande visibilité sur la destination de chaque euro investi par les structures publiques.
Quelles Perspectives pour le Budget 2026 ?
La controverse autour des jetons de présence pour l'intercommunale de Waterloo promet de rebondir dans les semaines à venir, alors que les discussions sur le budget 2026 s'intensifient. Luc D'Hondt et son parti DéFI, forts de l'écho médiatique et de l'indignation populaire, devraient sans doute maintenir la pression pour que cette ligne budgétaire soit réexaminée, voire supprimée.
Le collège provincial et le conseil d'administration de l'intercommunale se trouvent désormais face à un dilemme : maintenir la ligne et risquer de renforcer l'image d'une administration peu soucieuse de la frugalité, ou revoir leur copie et envoyer un signal fort de bonne gouvernance. La décision finale aura des implications non seulement pour le budget de l'intercommunale de Waterloo, mais aussi pour la perception générale de la gestion publique dans le Brabant Wallon et au-delà, à l'aube d'une année 2026 qui s'annonce riche en défis budgétaires.
EuroMK News continuera de suivre cette affaire de près, attentive aux développements et aux prises de position qui ne manqueront pas de jalonner l'approbation du budget 2026.