LE CAIRE, Égypte – Le monde de l'égyptologie est en effervescence ce 6 décembre 2025 suite à l'annonce d'une découverte jugée « exceptionnelle » par la communauté scientifique internationale. Bien que le titre évoque la Vallée des Rois, c'est dans la nécropole royale de Tanis, située dans le delta du Nil, que des archéologues ont réalisé une percée monumentale. Cette découverte, dont les détails ont été initialement relayés par nos confrères du Soir, a permis de résoudre une énigme historique majeure et de lever le voile sur l'identité d'un souverain jusqu'alors méconnu.
Une Rareté Inédite depuis près de 80 Ans
L'ampleur de cette trouvaille est difficile à surestimer. Le professeur Frédéric Payraudeau, égyptologue de renom et expert auprès de l'équipe, n'a pas caché son enthousiasme : « Trouver des statuettes en place dans une tombe royale, ce n’est pas arrivé depuis 1946 dans la nécropole de Tanis et, je crois, jamais dans la vallée des Rois en dehors de celle de Toutânkhamon en 1922. » Cette déclaration ancre la découverte dans une perspective historique stupéfiante. En effet, il y a 79 ans que Tanis n'avait pas offert un tel trésor intact, et il y a 103 ans que la Vallée des Rois n'avait pas révélé une sépulture d'une telle complétude dans la découverte d'objets funéraires.
Les équipes d'égyptologues, après des années de recherches méticuleuses, ont mis au jour pas moins de 225 statuettes funéraires, ou ouchebtis, au cœur d'une chambre funéraire inviolée. Ces figurines, souvent faites de faïence, de bois ou de pierre, étaient destinées à servir le défunt dans l'au-delà, accomplissant les tâches à sa place. Leur nombre et, surtout, leur état de conservation, en font un témoignage inestimable de l'art funéraire et des croyances de l'Égypte antique.
Tanis : Une Nécropole Royale à Redécouvrir
Tanis, souvent surnommée la « Thèbes du Nord », fut une capitale importante et une nécropole royale majeure pendant la XXIe et la XXIIe dynasties, une période connue sous le nom de Troisième Période Intermédiaire (environ de 1070 à 712 avant J.-C.). Bien que moins célèbre que la Vallée des Rois, elle a livré des découvertes spectaculaires par le passé, notamment les tombes royales de Psousennès Ier et de Chechonq II, avec leurs sarcophages d'argent et leurs masques d'or. Cependant, l'identification d'un nouveau souverain et la richesse des ouchebtis intacts sont des événements qui redonnent à Tanis une place de choix sur la carte archéologique mondiale.
La Résolution de l'Énigme : L'identité du Pharaon « Oublié »
C'est grâce à ces 225 statuettes que les égyptologues ont pu résoudre une énigme qui taraudait les historiens depuis des décennies. Les inscriptions gravées sur un nombre significatif de ces ouchebtis, combinées à l'iconographie particulière de certains objets découverts à proximité, ont permis d'identifier formellement le souverain inhumé dans cette tombe. Il s'agit du Pharaon Menkheperrê Ier, un roi de la XXIe dynastie dont l'existence était connue par quelques rares références textuelles, mais dont le règne et la sépulture restaient largement un mystère.
Jusqu'à présent, Menkheperrê Ier était considéré comme un dirigeant éphémère ou dont la position était contestée, son règne étant souvent éclipsé par des figures plus dominantes de la Troisième Période Intermédiaire. La découverte de sa tombe royale, intacte et riche en artéfacts, offre une opportunité sans précédent d'éclairer cette période complexe de l'histoire égyptienne, marquée par une fragmentation du pouvoir et des conflits régionaux.
Des Statuettes, Miroirs d'une Époque
Les ouchebtis de Menkheperrê Ier ne sont pas de simples figurines. Ils constituent une archive silencieuse mais éloquente. Chaque statuette, qu'elle soit ornée d'inscriptions hiéroglyphiques détaillant le nom et les titres du pharaon, ou qu'elle présente des scènes de vie quotidienne et de rituels funéraires, est une pièce de puzzle essentielle. Les experts ont déjà noté une diversité stylistique remarquable, suggérant la collaboration de plusieurs ateliers ou des évolutions artistiques au cours du règne du pharaon. Les matériaux utilisés vont de la faïence bleue égyptienne typique à des exemples plus rares en bois ébène et en bronze, certains étant même dorés.
« Ces ouchebtis ne sont pas seulement des objets d'art, ce sont des documents historiques à part entière », explique Dr. Amara Hassan, membre de l'équipe de fouilles et spécialiste de l'épigraphie égyptienne. « Ils nous donnent des indices cruciaux sur la titulature complète de Menkheperrê Ier, ses relations familiales, et même des aspects de son administration que nous ignorions totalement. C'est comme si nous avions enfin une fenêtre directe sur un règne longtemps resté dans l'ombre. »
Impact Scientifique et Futur des Recherches
L'identification de Menkheperrê Ier à Tanis promet de relancer l'intérêt pour la Troisième Période Intermédiaire, souvent moins étudiée que les grandes époques de l'Ancien, du Moyen ou du Nouvel Empire. Les informations recueillies sur les ouchebtis permettront de reconstituer un arbre généalogique plus précis, de mieux comprendre les liens entre les dynasties concurrentes et d'évaluer l'étendue du pouvoir royal à Tanis durant cette ère.
Les premières images des statuettes et de la chambre funéraire, diffusées par le Ministère du Tourisme et des Antiquités égyptien et relayées par EuroMK News, sont déjà saisissantes, offrant un aperçu de la beauté et de la richesse de la découverte. Des centaines de milliers de vues et de partages sur les réseaux sociaux témoignent de l'engouement du public mondial.
Dans les mois à venir, l'équipe continuera le travail de conservation et d'analyse. Chaque ouchebti sera minutieusement étudié, catalogué et restauré. Des recherches supplémentaires dans les environs de la tombe sont également envisagées, avec l'espoir de trouver d'autres indices sur Menkheperrê Ier ou d'autres membres de sa cour. Cette découverte n'est pas une fin en soi, mais le début d'un nouveau chapitre passionnant pour l'égyptologie.
Conclusion
La mise au jour de ces 225 statuettes funéraires à Tanis et l'identification du Pharaon Menkheperrê Ier représentent un moment décisif. En décembre 2025, alors que le monde se tourne vers l'avenir, le passé égyptien continue de nous surprendre et de nous fasciner, révélant couche après couche les secrets d'une civilisation qui ne cesse de nous émerveiller par sa profondeur et sa complexité. Cette découverte est un hommage vibrant à la persévérance des archéologues et à la richesse inépuisable du patrimoine égyptien.
