samedi 6 décembre 2025
Bart De Wever, Premier Ministre "Libéré" : Le Double Virage Inattendu Qui Redéfinit la Flandre et la Belgique en Décembre 2025
Politique

Bart De Wever, Premier Ministre "Libéré" : Le Double Virage Inattendu Qui Redéfinit la Flandre et la Belgique en Décembre 2025

Le Premier ministre Bart De Wever surprend la Belgique en ce début décembre 2025 avec un double 'coming out' politique majeur. Se déclarant 'libéré de toutes les chaînes' après sa présidence de la N-VA, il dévoile une vision étonnamment 'belgicaine' et clairement 'anti-Belang', redessinant les contours du nationalisme flamand et la dynamique politique fédérale. Une transformation qui promet de marquer sa jeune premiership.

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Le vent tourne-t-il à 180 degrés dans le paysage politique belge ? C'est la question que beaucoup se posent au lendemain des déclarations fracassantes de Bart De Wever, désormais Premier ministre du Royaume. En ce début décembre 2025, l'homme fort de la Flandre et de la Belgique, fraîchement installé à la tête du gouvernement fédéral, semble vouloir réécrire son propre rôle, et par extension, celui de son parti, la N-VA. Une métamorphose en pleine lumière, amorcée lundi et cristallisée ce mercredi, qui prend des allures de double coming out politique.

L'Émancipation d'un Premier Ministre : "Libéré de toutes les chaînes"

Ce mercredi 3 décembre, dans l'émission "Over 5 jaar" (Dans 5 ans) diffusée sur la VRT, la télévision publique flamande, la Belgique a découvert un Bart De Wever inédit. Loin de l'image du stratège implacable, président omnipotent de la N-VA qu'il a incarnée pendant des années avant de céder la barre pour devenir Premier ministre plus tôt cette année, l'homme s'est montré sous un jour plus introspectif et, surtout, étonnamment affranchi.

La phrase choc : "Maintenant que je ne suis plus président, je peux dire ce que je pense vraiment." Cette déclaration, prononcée avec un aplomb désarmant, sonne comme un manifeste. Elle dépeint un Bart De Wever "libéré de toutes les chaînes", sous-entendant que ses précédentes fonctions l'avaient contraint à une certaine orthodoxie idéologique. Aujourd'hui Premier ministre, sa responsabilité transcende la seule ligne de son parti, lui offrant la liberté, ou du moins le prétexte, d'exprimer des vues qui semblent prendre de court même ses plus fidèles partisans.

Cette "libération" n'est pas qu'une question de mots ; elle est perçue comme un changement de paradigme. Le leader du parti nationaliste flamand, dont le programme historique a toujours visé une plus grande autonomie, voire l'indépendance de la Flandre, semble désormais opter pour une approche plus nuancée, plus large, celle d'un chef de gouvernement qui se doit de représenter l'ensemble du pays.

Le Virage "Belgicain" : Un "Visa pour la Flandre" Au Cœur de la Belgique ?

Le premier et sans doute le plus retentissant de ces "coming out" est la surprenante orientation "belgicaine" de Bart De Wever. Longtemps perçu comme le chantre de la scission et le stratège de la Flandre indépendante, M. De Wever a semé la confusion dans les rangs des puristes en articulant une vision de la Flandre qui ne se conçoit plus uniquement dans l'opposition ou la sécession vis-à-vis du reste de la Belgique.

Si l'on ne parle pas encore d'un ralliement pur et simple à l'idée belge, le ton a clairement changé. L'expression même de "Visa pour la Flandre", mentionnée dans le sillage de ces déclarations, prend tout son sens. Elle suggère une Flandre qui ne cherche plus à se retrancher derrière ses frontières linguistiques et culturelles, mais une Flandre qui s'ouvre, qui invite, qui s'inscrit résolument dans un cadre plus large – celui de la Belgique, et par extension de l'Europe.

Ce "belgicisme" de De Wever n'est sans doute pas un reniement de l'idéal confédéraliste de la N-VA, mais plutôt une pragmatique acceptation de l'état actuel des choses. Il s'agirait d'une reconnaissance que la prospérité et le développement de la Flandre passent, du moins pour l'heure, par une participation active et constructive au sein de l'État fédéral. L'idée serait de construire une Flandre forte et ouverte, "donnant un visa" non pas pour la quitter, mais pour y entrer, pour y investir, pour y prospérer, tout en restant un pilier de la Belgique.

Le Défi Frontal au Vlaams Belang : Une Nouvelle Stratégie Politique

Le second volet de ce double "coming out" est d'autant plus audacieux qu'il vise directement son principal rival sur l'échiquier politique flamand : le Vlaams Belang. Bart De Wever a, selon les observateurs, clairement marqué une ligne rouge, se positionnant de manière "anti Belang".

Cette prise de distance frontale n'est pas anodine. Pendant des années, la N-VA a été accusée de jouer sur la même corde nationaliste que l'extrême droite, peinant parfois à se démarquer sur certains sujets. En affirmant cette rupture, le Premier ministre cherche à reprendre la main sur le discours nationaliste flamand, à le purifier de ses relents les plus radicaux et à repositionner la N-VA comme la force modérée et responsable du mouvement flamand. C'est une tentative manifeste de siphonner l'électorat plus centriste qui, par le passé, a pu être tenté par le vote protestataire du Vlaams Belang.

Cette stratégie, si elle est sincère et maintenue, pourrait avoir des répercussions profondes sur la dynamique électorale flamande, notamment à l'approche des élections futures. Elle pourrait isoler davantage l'extrême droite et renforcer la position de la N-VA comme parti incontournable au centre-droit flamand.

La Redéfinition du Nationalisme Flamand à Bozar

Ces déclarations télévisées de ce mercredi font écho, et même trouvent leur origine, à l'événement de lundi soir, le 1er décembre, sur la prestigieuse scène du Bozar à Bruxelles. Lors de cette conférence très attendue, M. De Wever avait déjà esquissé les contours de sa pensée actuelle. Il y avait redéfini son nationalisme et, plus subtilement, son rapport à la Belgique, dans une allocution qui avait déjà suscité de vifs débats.

Loin des discours clivants passés, il avait présenté une vision d'un nationalisme flamand mature, ancré dans l'identité, la culture et l'autonomie, mais dénué d'agressivité envers le reste du pays. C'était une première pierre posée sur le chemin de cette "libération", un prélude à ses confessions télévisées, suggérant que ce virage n'est pas le fruit d'une impulsion, mais d'une réflexion stratégique et profonde.

Réactions en Chaîne et Analyse Politique

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Dans les rangs de la N-VA, le silence prudent a d'abord prévalu, rapidement suivi par des tentatives de rationalisation et de soutien mesuré. Certains lieutenants tentent de présenter cela non comme un revirement, mais comme une "évolution naturelle" d'un homme désormais à la tête de tout le pays.

L'opposition francophone, et plus largement les partis fédéraux, oscille entre un soulagement teinté de méfiance. "On nous a déjà fait le coup", a-t-on pu entendre, rappelant que les virages de Bart De Wever sont souvent suivis d'actes qui contredisent, ou du moins complexifient, les paroles. Toutefois, certains y voient une fenêtre d'opportunité pour une collaboration plus sereine.

Du côté de l'opposition flamande, le Vlaams Belang a évidemment crié à la trahison, accusant le Premier ministre de "vendre l'âme de la Flandre" pour les fastes du pouvoir fédéral. Les partis traditionnels flamands comme le CD&V, Open VLD, Vooruit ou Groen, quant à eux, dénoncent un opportunisme politique, se demandant si ce n'est pas une manœuvre habile pour affaiblir ses rivaux et renforcer sa propre position.

Pour les experts et observateurs politiques, la question centrale est celle de la sincérité. Est-ce une réelle conviction acquise avec les responsabilités du pouvoir, ou une manœuvre tactique géniale pour consolider sa premiership, affaiblir le Vlaams Belang, et créer une nouvelle dynamique pour la N-VA dans un paysage politique complexe ? Seul l'avenir le dira, mais le mouvement est indéniablement audacieux.

Quel Avenir pour la Flandre et la Belgique ?

Ce double "coming out" de Bart De Wever pourrait marquer le début d'une nouvelle ère pour la Flandre et pour la Belgique. S'il maintient cette ligne, le Premier ministre pourrait non seulement ressouder le pays autour d'un projet plus inclusif mais aussi profondément remodeler le nationalisme flamand, le tirant vers une forme plus civique et moins communautaire.

Le "Bart De Wever libéré" sera-t-il capable de gouverner efficacement avec cette image modifiée ? L'impact sur la coalition fédérale, déjà hétéroclite, pourrait être bénéfique en termes de cohésion, si ses partenaires perçoivent ce virage comme un signe de bonne volonté. Les prochaines années de cette législature seront déterminantes pour évaluer la profondeur et la pérennité de cette transformation.

Le Bart De Wever de ce début décembre 2025 n'est manifestement plus celui d'il y a quelques mois. Après des années à incarner la ligne dure du nationalisme flamand et la revendication d'une autonomie poussée, le Premier ministre semble vouloir réécrire son propre rôle et celui de la Flandre dans le récit belge. Reste à savoir si ce "double coming out" sera perçu comme une évolution sincère et salutaire pour le pays, ou comme la ruse la plus audacieuse et la plus risquée de sa carrière politique.

Photo by Brett Jordan on Unsplash

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