NAMUR, BELGIQUE – En ce début de décembre 2025, les projecteurs sont braqués sur la Cour d'Assises de Namur. Quatre années se sont écoulées depuis la nuit fatale qui a emporté Nadia Gochard, 46 ans, dans son domicile de Tamines. Le 21 décembre 2021, son corps sans vie était découvert par les forces de l'ordre, marquant le début d'une affaire complexe et déchirante qui trouvera son épilogue judiciaire au cœur de cet hiver 2025.
L'ombre d'un drame, il y a quatre ans
Le 21 décembre 2021, peu avant les fêtes de fin d'année, la tranquillité de Tamines est brutalement rompue. Le domicile de Nadia Gochard, une femme connue dans la région, est le théâtre d'un drame dont les contours exacts restent, à ce jour, âprement débattus. La police, alertée par des circonstances encore floues, découvre le corps de la quadragénaire. Rapidement, les soupçons se portent sur Grégory, le compagnon avec qui elle partageait sa vie depuis deux ans.
Le Sambrevillois est privé de liberté et placé sous mandat d'arrêt dans la foulée. Les charges sont lourdes : homicide volontaire et infraction à la législation sur les stupéfiants. Depuis cette arrestation il y a quatre ans, Grégory n'a cessé de clamer son innocence, opposant une ligne de défense constante face aux accusations qui pèsent sur lui. Une persistance qui a mené, après une longue instruction, à ce procès d'assises, point d'orgue d'une quête de vérité.
Le cœur du débat : homicide volontaire ou overdose fatale ?
L'enquête, diligentée durant plus de trois ans, a mis en lumière deux théories radicalement opposées, qui seront au centre des débats à Namur. D'un côté, le ministère public soutient la thèse de l'homicide volontaire, s'appuyant sur des éléments d'enquête que l'accusation dévoilera en détail devant les jurés. De l'autre, la défense de Grégory s'attachera à démontrer que la mort de Nadia Gochard n'était pas intentionnelle mais la conséquence tragique d'une overdose, qualifiée de potentiellement « explosive » dans les premiers rapports, eu égard à sa violence et sa rapidité.
La thèse de l'homicide : une intention de tuer ?
Pour le Parquet, l'accusation d'homicide volontaire repose sur des indices convergents. Si les détails précis des preuves seront révélés au cours du procès, il est probable que l'enquête se soit penchée sur :
- Les circonstances entourant la découverte du corps, d'éventuels signes de lutte ou de violence.
- Les rapports d'autopsie et expertises médico-légales qui auraient pu déceler des lésions incompatibles avec une simple overdose ou des marques d'intervention d'un tiers.
- Le contexte relationnel du couple Gochard-Grégory, explorant d'éventuelles tensions, disputes ou antécédents de violence.
- La consommation de stupéfiants, mais en cherchant à établir une implication active de Grégory dans l'administration ou la contrainte, voire l'absence d'assistance.
L'intention homicide, élément clé du dossier, sera au cœur des plaidoiries de l'accusation. Il s'agira de convaincre les douze jurés que Grégory a sciemment et volontairement provoqué la mort de Nadia Gochard.
La théorie de l'overdose explosive : un drame accidentel ?
Face à ces lourdes accusations, Grégory maintient sa version des faits depuis quatre ans. Sa défense s'articulera probablement autour de l'idée d'un malheureux accident. Les éléments qui pourraient étayer cette théorie incluent :
- Les rapports toxicologiques détaillés, qui pourraient confirmer une consommation massive de substances, potentiellement fatale par elle-même.
- L'historique de consommation de stupéfiants du couple ou de Nadia seule, si un tel passé existe, pour établir un contexte de risque.
- L'absence d'éléments probants d'une intervention violente de l'accusé, ou l'incapacité des experts à établir un lien direct et certain entre un acte de Grégory et la mort.
- Des témoignages qui pourraient attester de la relation du couple et de l'absence de volonté de Grégory de nuire à sa compagne.
L'expression « overdose explosive », utilisée dans les premières analyses, suggère une réaction physiologique soudaine et dévastatrice, qui pourrait écarter l'intervention délibérée d'un tiers. Il appartiendra à la défense de semer le doute raisonnable dans l'esprit des jurés quant à l'intention homicide.
Les enjeux d'un procès crucial
La Cour d'Assises, composée de trois magistrats professionnels et de douze jurés tirés au sort parmi la population, a pour mission de faire la lumière sur les faits et de rendre un verdict juste. Ce procès promet d'être éprouvant, mêlant analyses scientifiques pointues, témoignages poignants et arguments juridiques complexes.
Pour la famille de Nadia Gochard, c'est l'espoir d'obtenir enfin des réponses et, potentiellement, une forme de justice. Pour Grégory, c'est l'opportunité de se défendre face à une accusation qui pourrait le conduire à de très longues années de détention. Pour la justice belge, c'est l'un de ces dossiers où chaque détail compte, où la nuance entre l'accident tragique et l'acte criminel est d'une finesse redoutable.
Les audiences, qui s'étaleront sur plusieurs jours ou semaines en ce mois de décembre 2025, seront suivies attentivement par EuroMK News. Elles tenteront de démêler l'écheveau d'une nuit de décembre 2021, où la vie de Nadia Gochard s'est achevée, laissant derrière elle une énigme que seule la Cour d'Assises de Namur pourra, peut-être, résoudre.