Bruxelles, Belgique – En ce 9 décembre 2025, l'air frais de l'hiver enveloppe la Belgique, annonçant l'approche de Noël et son cortège de lumières et de festivités. Pourtant, pour Christiane et Gérard, un couple de retraités résidant dans une charmante localité wallonne, cette période est aujourd'hui entachée d'une profonde amertume. Leur tradition annuelle d'illuminer leur foyer de mille feux, un vibrant hommage à leur fils décédé, a été brutalement brisée par un acte de vandalisme, transformant leur rêve lumineux en un chagrin dévastateur.
Une tradition lumineuse, un hommage éternel
Depuis plus d'une décennie, la maison de Christiane et Gérard est devenue un véritable point de repère à l'approche des fêtes de fin d'année. Chaque année, dès la fin de l'automne, le couple s'affaire à transformer leur jardin et leur façade en un spectacle féerique, attirant des curieux de tout le voisinage. Loin d'être une simple démonstration de goût pour les décorations de Noël, cette entreprise revêt une signification bien plus profonde : c'est un pèlerinage lumineux, une expression palpable d'amour et de souvenir pour leur fils disparu, dont Noël était la période préférée.
« C'était sa période préférée, il adorait les lumières, les chants, l'excitation des fêtes », confie Christiane à nos confrères de Sudinfo, la voix empreinte d'une émotion palpable. « Chaque flocon de neige lumineux, chaque Père Noël que nous installons, chaque guirlande que nous accrochons est une pensée pour lui, une façon de le sentir encore avec nous, de faire perdurer sa joie de vivre. » Gérard acquiesce silencieusement, le regard perdu dans les souvenirs. Les 900 euros dépensés cette année ne représentaient pas un luxe, mais un investissement de cœur, destiné à acquérir des guirlandes LED de dernière génération, des automates lumineux sophistiqués et des figurines emblématiques, afin de rendre l'hommage encore plus éclatant.
La générosité d'un village face à la malveillance
Ce projet, loin d'être solitaire, est devenu au fil des ans un véritable catalyseur de l'esprit communautaire. Le couple de retraités est en effet bien connu et estimé de ses voisins. Touchés par la dévotion de Christiane et Gérard et par l'éclat que leurs décorations apportent à l'ensemble du village, de nombreux habitants contribuent chaque année à l'effort. Certains offrent des décorations supplémentaires, d'autres prêtent main forte pour l'installation délicate des luminaires, transformant le jardin du couple en un véritable atelier de lutins modernes.
« C'est notre façon de faire vivre l'esprit de Noël ensemble, de montrer notre solidarité et de soutenir Christiane et Gérard dans ce bel hommage », explique Marie Dubois, une voisine de longue date, les yeux embués. « Leur maison, c'est le cœur illuminé de notre village à Noël. C'est l'endroit où les enfants viennent s'émerveiller et les adultes se souvenir de la magie des fêtes. » Cette année encore, l'enthousiasme était palpable. Les préparatifs avaient duré des semaines, dans la joie et la bonne humeur, en prévision de l'illumination officielle prévue ce week-end de décembre 2025.
Le rêve brisé : « On en a pleuré »
C'est alors que le rêve a viré au cauchemar. Au petit matin, il y a quelques jours, en sortant pour faire les derniers ajustements, Christiane et Gérard ont découvert l'étendue des dégâts. Le spectacle qui s'offrait à leurs yeux était celui d'une désolation insupportable : des guirlandes lumineuses flambant neuves sectionnées avec brutalité, des figurines de rennes et de Pères Noël brisées en morceaux, des projecteurs LED dérobés, laissant derrière eux des câbles arrachés et un sentiment d'effroi. Une partie significative des 900 euros d'investissement, mais surtout des heures de travail et de souvenirs, avait été réduite à néant.
L'émotion, contenue depuis des années par la force de leur tradition, a jailli. « On en a pleuré », confie Christiane, la voix étranglée par les sanglots. « Ils ne se rendent pas compte du mal qu’ils font. Ce n'est pas juste l'argent que nous avons perdu, même si c'est une somme énorme pour nous. C'est le souvenir de notre fils, c'est notre cœur qu'ils ont brisé. Comment peut-on s'en prendre à quelque chose d'aussi pur, d'aussi personnel ? » La violence gratuite de cet acte, sans motif apparent, a laissé le couple anéanti, non seulement par la perte matérielle, mais surtout par l'atteinte à un symbole si personnel et si cher. Les lumières, qui devaient apporter joie et réconfort, sont devenues les témoins silencieux d'une cruauté inexplicable.
Onde de choc et appel à la prudence de Vias
La nouvelle de cet acte odieux s'est répandue comme une traînée de poudre dans le village, provoquant une onde de choc et une indignation unanime. Des voisins ont afflué pour offrir leur aide, certains proposant de nouvelles décorations, d'autres leur temps pour tenter de réparer l'irréparable. « C'est dégoûtant. Qui peut faire une chose pareille ? » s'insurge un jeune père de famille, venu exprimer son soutien. « C'est un manque de respect total pour Christiane et Gérard, et pour l'esprit de Noël que nous partageons ici. »
Cet incident tragique, bien que d'une cruauté particulière, s'inscrit malheureusement dans une tendance plus large observée chaque année à l'approche des fêtes. Tandis que l'ingéniosité et la créativité rivalisent pour illuminer maisons, jardins et même parfois véhicules – ce qui, selon Vias, l'Institut Belge pour la Sécurité Routière, n'est d'ailleurs pas toujours très prudent, voire dangereux en raison de la distraction que cela peut engendrer pour les conducteurs ou des risques liés à l'installation électrique – on assiste aussi à une augmentation des incivilités et des vols. Des décorations coûteuses sont la cible de malfaiteurs, mais il arrive aussi que des actes de pure vandalisme, sans motif apparent de lucre, viennent gâcher la fête. Vias rappelle régulièrement les consignes de prudence, tant pour l'installation électrique des luminaires que pour la modération des décors sur la voie publique ou les véhicules, soulignant qu'un trop-plein peut nuire à la sécurité. Mais pour Christiane et Gérard, la question n'est pas celle de l'excès, mais bien de la malveillance ciblée.
Espoir et résilience face à l'intolérable
Une plainte a été déposée auprès de la police locale, qui a immédiatement ouvert une enquête. Les autorités appellent à la vigilance et invitent toute personne disposant d'informations à se manifester, rappelant l'importance de la solidarité citoyenne. Des patrouilles pourraient être intensifiées dans les zones résidentielles pour dissuader de futurs actes malveillants, à l'approche d'un pic de décorations de Noël attendu dans les deux prochaines semaines.
Malgré la douleur et la déception, l'esprit de solidarité qui anime le village autour de Christiane et Gérard est un puissant rayon de lumière dans cette obscurité. Des initiatives citoyennes commencent à émerger pour aider le couple à retrouver un peu de la magie perdue, prouvant que même les actes les plus vils ne peuvent éteindre la flamme de la communauté. L'espoir demeure que, même après cette épreuve, leur maison puisse, d'une manière ou d'une autre, s'illuminer à nouveau, témoignant de la résilience d'une communauté face à l'intolérable. Car au-delà des lumières, c'est bien le message d'amour, de souvenir et de partage que ce couple essaie d'envoyer chaque année, un message que nul acte de malveillance ne pourra éteindre durablement.
