lundi 8 décembre 2025
Nivelles : Immersion glaçante dans des cellules où l'intimité est un luxe oublié en 2025
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Nivelles : Immersion glaçante dans des cellules où l'intimité est un luxe oublié en 2025

À la prison de Nivelles, la surpopulation atteint des niveaux critiques en cette fin d'année 2025, transformant des cellules de neuf mètres carrés en espaces invivables. Avec l'ajout d'un troisième matelas au sol, le manque d'intimité n'est plus seulement une difficulté, mais une privation fondamentale, affectant profondément la dignité des détenus et la capacité de l'institution à remplir sa mission.

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EuroMK News
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Une réalité suffocante : Neuf mètres carrés, trois vies

NIVELLES, BELGIQUE – 8 décembre 2025 – L'air est lourd, imprégné d'une odeur âcre d'urine et de corps confinés. Dans une cellule de la prison de Nivelles, l'espace, déjà exigu, a été poussé à ses limites. Neuf mètres carrés, c'est la surface moyenne d'une chambre d'étudiant, mais ici, c'est le quotidien de trois hommes. Au milieu des lits superposés réglementaires, un matelas à même le sol signale l'arrivée forcée d'un troisième détenu, bousculant toute notion de vie privée et de dignité humaine.

Cette scène, loin d'être un cas isolé, est devenue emblématique de la crise de surpopulation carcérale qui frappe la Belgique, et particulièrement l'établissement pénitentiaire de Nivelles, alors que l'année 2025 touche à sa fin. EuroMK News a mené l'enquête pour comprendre l'ampleur de ce phénomène et ses conséquences dévastatrices sur la vie derrière les barreaux.

Quand la promiscuité érode l'humain

« Le manque d’intimité est difficile à vivre », confie-t-on souvent, sous couvert d'anonymat, au sein de l'administration pénitentiaire et parmi les observateurs. Mais à Nivelles, le terme « difficile » semble un euphémisme brutal. Il s'agit d'une immersion forcée dans une promiscuité constante, où chaque geste, chaque bruit, chaque soupir de ses codétenus est une intrusion. Il n'y a plus de coin personnel où se retirer, plus de moment de solitude pour réfléchir, lire ou simplement exister sans la présence oppressante d'autrui.

  • L'hygiène : Les installations sanitaires sont conçues pour deux. L'usage d'une seule toilette et d'une seule douche par trois personnes accentue les problèmes d'hygiène et de santé, notamment avec l'augmentation des risques de propagation de maladies. L'odeur d'urine, persistante, est un symptôme direct de cette dégradation des conditions.
  • Le sommeil : Dormir à trois dans un espace aussi restreint, avec des rythmes différents et le stress inhérent à la détention, devient un défi quotidien. Le matelas au sol, non seulement inconfortable, symbolise une déchéance, un statut inférieur imposé par le manque de place.
  • La dignité : L'absence d'intimité affecte la capacité des détenus à effectuer les actes les plus élémentaires de la vie – se changer, se soulager, parler à un proche au téléphone – sans être constamment sous le regard et l'oreille des autres. C'est une érosion progressive de la dignité, un facteur de déshumanisation.

Un problème systémique et persistant en Belgique

La surpopulation carcérale n'est pas un phénomène nouveau en Belgique. Depuis des décennies, rapports sur rapports, d'organisations nationales et internationales comme le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), ont dénoncé les conditions de détention. En décembre 2025, le taux d'occupation des prisons belges dépasse toujours allègrement les 100%, avec des pics bien plus élevés dans certains établissements, Nivelles étant l'un des plus frappés.

Les chiffres officiels, régulièrement mis à jour, montrent que les capacités d'accueil théoriques sont largement dépassées par le nombre de détenus effectifs. Cette situation est exacerbée par une combinaison de facteurs:

  • Lenteur judiciaire : Des enquêtes et des procès qui s'éternisent maintiennent de nombreux prévenus en détention préventive.
  • Manque d'alternatives : L'insuffisance de peines alternatives à l'emprisonnement, malgré les efforts législatifs récents, contribue à engorger les prisons.
  • Infrastructures : Le manque d'investissements dans de nouvelles infrastructures pénitentiaires ou la rénovation des anciennes a longtemps été un frein majeur. Des projets sont en cours, mais leur réalisation est lente et ne répond pas à l'urgence immédiate.

Conséquences psychologiques et sécuritaires

L'impact du surpeuplement dépasse largement le simple inconfort physique. Les conséquences psychologiques sont profondes : augmentation du stress, de l'anxiété, des troubles du sommeil et de la dépression. La tension monte inévitablement entre détenus, augmentant le risque de conflits, voire de violences, dans un espace où l'évasion est impossible.

Pour le personnel pénitentiaire, la situation est également intenable. Les agents sont confrontés à une charge de travail accrue, à des conditions de sécurité dégradées et à la difficulté de maintenir l'ordre et d'assurer une prise en charge adéquate dans un environnement aussi saturé. La capacité de réinsertion, pourtant pilier de la politique pénale moderne, est fortement compromise lorsque les conditions de détention sont si éloignées des normes minimales de dignité humaine.

Des solutions en attente et un appel urgent

En cette fin d'année 2025, le gouvernement belge et le ministère de la Justice continuent de chercher des solutions durables. Des plans de construction de nouvelles prisons, comme celle de Haren, sont censés offrir un souffle, mais leur mise en service complète prend du temps et ne résout pas la problématique immédiate de Nivelles et d'autres établissements vétustes.

Des voix s'élèvent pour réclamer une réflexion plus profonde sur la politique pénale belge : une meilleure utilisation des peines alternatives, un renforcement des moyens judiciaires pour accélérer les procédures, et une réévaluation des durées de peines pour les délits mineurs. L'objectif n'est pas seulement de construire plus de prisons, mais de repenser l'ensemble de la chaîne pénale pour garantir que la détention reste une mesure juste et humaine, conforme aux droits fondamentaux.

La situation à Nivelles est un rappel brutal que la crise carcérale belge n'est pas une abstraction statistique, mais une réalité quotidienne pour des milliers de personnes. Elle pose la question fondamentale de la manière dont une société démocratique gère ses populations incarcérées, et de son engagement à respecter la dignité humaine, même derrière les barreaux. En décembre 2025, l'urgence de cette situation ne peut plus être ignorée.

Photo by Anh Tuan To on Unsplash

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