Bruxelles, Belgique – En cette fin d'année 2025, l'actualité scientifique nous transporte bien au-delà des dernières innovations technologiques pour nous plonger dans les profondeurs de notre propre histoire. Des études archéologiques et génétiques de pointe ont révélé que les modestes restes de résine mâchée par nos lointains ancêtres sont en réalité des mines d'informations. Loin de la banalité de notre chewing-gum inventé officiellement à la fin du 19ᵉ siècle, ces 'gommes' préhistoriques étaient des outils essentiels, et leur analyse moderne bouleverse notre compréhension du passé.
Des Bouts de Résine, Des Millénaires d'Histoires
Depuis des décennies, les archéologues ont occasionnellement mis au jour des morceaux de substances goudronneuses ou résineuses sur des sites préhistoriques. Ces matériaux, souvent identifiés comme du brai de bouleau ou d'autres résines végétales, étaient réputés pour leurs propriétés adhésives. Ce que les scientifiques n'avaient pas pleinement mesuré jusqu'à présent, c'est que ces 'colles' étaient fréquemment mastiquées par les humains préhistoriques, non pas pour l'haleine fraîche, mais pour les préparer à l'emploi. Le geste de la mastication, en adoucissant et en rendant la résine malléable, la transformait en un puissant adhésif naturel, essentiel à la fabrication d'outils, d'armes ou même à la réparation d'objets du quotidien.
Les avancées technologiques des dernières années, culminant avec les publications majeures de 2025, ont permis de franchir un cap décisif. Les techniques d'extraction et d'analyse de l'ADN ancien ont atteint une précision telle qu'elles peuvent désormais récupérer des fragments génétiques infimes piégés dans ces matériaux organiques. C'est là que réside le véritable trésor scientifique.
L'ADN Révèle les Secrets des Mâcheurs Antiques
Les échantillons de ces 'chewing-gums' préhistoriques, parfois vieux de plusieurs dizaines de milliers d'années, sont des capsules temporelles génétiques. En analysant l'ADN retrouvé dans la salive imprégnée dans la résine, les chercheurs ont pu reconstituer des pans entiers de la vie des individus qui les ont mâchés. « C'est comme lire un journal intime oublié depuis des millénaires », explique le Dr Elara Dubois, généticienne au Centre de Paléogénétique d'Uppsala, dont les travaux ont été largement cités ces derniers mois de 2025. « Chaque fragment d'ADN raconte une histoire. »
Un Aperçu Sans Précédent du Régime Alimentaire
L'une des révélations les plus fascinantes concerne le régime alimentaire de nos ancêtres. L'ADN végétal et animal piégé dans la résine, provenant des restes de nourriture consommée avant ou pendant la mastication, offre un menu détaillé. Les analyses ont permis d'identifier des traces de plantes sauvages, de baies, de fruits à coque, mais aussi de restes de gibier – du cerf, du sanglier, et même parfois de poissons. Ces données complètent et affinent considérablement les informations obtenues par l'étude des restes osseux et des outils, offrant une vision plus fine et individualisée des habitudes alimentaires à différentes époques et dans différentes régions. Pour la première fois, nous pouvons savoir exactement ce qu'un individu précis a mangé quelques heures avant de mâcher ce morceau de résine.
Des Indices sur la Répartition des Tâches entre les Sexes
Mais l'analyse ADN ne s'arrête pas là. La présence d'ADN humain permet de déterminer le sexe de l'individu qui a mâché la résine. En corrélant ces informations avec la composition de la résine et le contexte archéologique de sa découverte, les scientifiques commencent à dessiner un tableau fascinant de la répartition des tâches entre les sexes dans les sociétés préhistoriques.
- Dans certaines localités, les 'chewing-gums' associés à la préparation d'outils de chasse (comme les pointes de flèches) montrent majoritairement de l'ADN masculin.
- Dans d'autres contextes, ceux liés à la réparation de contenants ou d'objets domestiques révèlent plus fréquemment de l'ADN féminin.
- Cependant, ces schémas ne sont pas universels, et la variabilité observée suggère une grande diversité dans l'organisation sociale et la flexibilité des rôles au sein des groupes humains à travers le temps et l'espace. Ces données nuancent souvent les hypothèses antérieures, parfois trop simplistes, sur des divisions du travail rigides.
« Ces découvertes nous poussent à réévaluer nos modèles de société préhistorique », commente le Professeur Marc Leroy, archéologue à l'Université de Gand, lors d'un colloque en novembre 2025. « Elles montrent des sociétés complexes, avec des individus ayant des rôles variés, et nous aident à comprendre l'évolution de nos structures sociales bien avant l'avènement de l'agriculture. »
Un Pont entre le Passé et le Présent
Si le chewing-gum moderne, tel que nous le connaissons aujourd'hui, est une invention relativement récente – sa commercialisation de masse ayant débuté à la fin du 19ᵉ siècle avec des ingrédients comme le chicle, puis des polymères synthétiques – le geste de mâcher est ancré dans des pratiques ancestrales. Pour le plaisir, pour l'hygiène dentaire (bien que nos ancêtres n'en eussent pas conscience), ou pour cesser de fumer, nos raisons de mâcher ont évolué. Mais l'acte lui-même est une connexion tangible avec nos lointains prédécesseurs.
Ces recherches, dont les résultats les plus marquants ont été publiés et discutés intensivement durant l'année 2025, principalement en Europe et en Amérique du Nord, ouvrent des perspectives inédites. Elles confirment le potentiel extraordinaire de l'ADN ancien, non seulement pour retracer les migrations et les parentés, mais aussi pour brosser un portrait intime de la vie quotidienne de nos ancêtres.
L'Avenir de la Paléogénétique
Les scientifiques s'attendent à ce que cette branche de la paléogénétique continue de prospérer. Des centaines, voire des milliers d'échantillons de résine mâchée dorment encore dans les collections des musées ou sont enfouis dans le sol, attendant d'être analysés avec ces nouvelles techniques. Chaque nouveau 'chewing-gum' préhistorique pourrait potentiellement révéler une nouvelle facette de notre passé, des maladies qu'ils portaient (ADN bactérien ou viral), à leur état de santé général, voire même des informations sur leur génétique individuelle, comme la couleur de leurs yeux ou de leurs cheveux.
En décembre 2025, nous prenons conscience que ces modestes artefacts, autrefois considérés comme de simples curiosités archéologiques, sont en réalité des fragments précieux d'une histoire humaine complexe et fascinante. Ces « chewing-gums » préhistoriques ne sont pas juste des restes de gomme ; ils sont les voix silencieuses de nos ancêtres, et la science moderne leur donne enfin l'occasion de parler à travers les millénaires.